samedi 12 août 2023

Media Crash – Qui a tué le débat public ?

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Media Crash – Qui a tué le débat public ? (2022) de Luc Herman et Valentine Oberti

Jamais la France n’a connu une telle concentration des médias privés.

Quelques industriels milliardaires, propriétaires de télévisions, radios, journaux utilisent leurs médias pour défendre leurs intérêts propres, au détriment de l'information d’intérêt public.

En cachant ce qui est essentiel, en grossissant ce qui est accessoire, ces médias façonnent, orientent, hystérisent pour certains, le débat. Avec la complicité de certains responsables politiques, qui s’en accommodent volontiers.

Mediapart et Premières Lignes vous racontent les coulisses des grands médias.

« Jamais la France n’a connu une telle concentration des médias privés […] au détriment de l'information d’intérêt public. » Bien entendu, la phrase se réfère principalement à deux noms qui sont, du reste, le sujet du film : Bernard Arnault et Vincent Bolloré.

Bernard Arnault est l’un des chefs d’entreprise milliardaires les plus connus en France : il dirige le groupe de luxe L.V.M.H., actionnaire des Échos, Le Parisien et Radio-Classique. Issu de la bourgeoisie roubaisienne, Bernard Arnault n’a certes rien d’un dangereux gauchiste, mais il n’est pas non plus un militant d’extrême-droite.

Vincent Bolloré, au contraire, en est un. Catholique traditionnaliste (pour ne pas dire « cul béni »), il semblerait qu’il a toujours sur lui des images pieuses et une médaille miraculeuse : il semble bien l’incarnation d’un phénomène récent qui tendrait à faire mentir l’équation : fortune = intelligence[1].

Au niveau des médias, Bolloré, par l’idéologie qu’il trimballe et par ce qu’il possède et continue à acquérir[2], est le plus virulent et… le plus dangereux.

Luc Herman et Valentine Oberti collaborent régulièrement à Mediapart, média plutôt de gauche, lui, et coproducteur de ce film-ci avec la maison de production Premières lignes. Leur regard est tout sauf complaisant.

On a reproché au film d’enfoncer les portes ouvertes et de ne rien apprendre de nouveau : ce n’est pas entièrement vrai et c’est très loin d’être complètement faux, mais il y a peut-être un intérêt « démocratique » à le rappeler.

Valentine Oberti, particulièrement, dirige le pôle vidéo de Mediapart après avoir été, pendant trois ans, chroniqueuse pour le Quotidien de Yann Barthes.



[1] Cette équation est ici encore plus à mal que chez les « influenceurs », débiles profonds (des deux sexes) à la fortune appréciable et aux Q.I. de pinces à linge.

[2] Le Journal du Dimanche est l’une de ses dernières acquisitions, rachetée à Arnaud Lagardère, autre fils à papa profondément stupide qui est allé jusqu’à flatter les convictions politiques douteuses de son successeur en plaçant à la tête de ce canard désormais infréquentable un proto-fasciste notoire, ce qui a provoqué une levée de bouclier de la part de l’ensemble de la rédaction et nous a occupé quelques jours… médiatiquement parlant.

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