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Escape From L.A.
(Los Angeles 2013) de John Carpenter (1996)
Snake
Plissken vient d’être arrêté. Il pourrait être dans un pénitencier si Malloy ne
venait lui confier une mission.
Nous sommes en 2013 (et non plus en 1993) et, à la suite
d’un séisme, Los Angeles s’est détaché du continent. C’est devenu une île
sauvage où règne la pègre (avant c’était Manhattan ; pas besoin d’un
tremblement de terre, Manhattan est une île). Un guerillero du Sentier lumineux,
Cuervo Jones (George Corraface s’est fait la tête d’un enfant de l’amour né
d’une liaison torride entre Fidel Castro et Ernesto Guevara) a séduit la
fille du président des Etats-Unis qui lui a fait cadeau d’une télécommande (c’est
touchant ces petits cadeaux qu’on se fait quand on est amoureux !).
Cette télécommande active des satellites armés qui peuvent anéantir
la planète (dans l’autre c’était une cassette délivrant un message très
important au monde entier, comme peut l’être toute parole prononcée par le
Président des Etats-Unis de la Grande Amérique).
Mais
cette fois-ci, le président n’est plus un pleutre ventripotent et ridicule
(Donald Pleasence, excellent), mais une ruine lâche, paranoïaque et
malfaisante (Cliff Robertson, exécrable). Malloy (Stacy Keach) est
plus idéaliste que ne l’était le pragmatique Bob Hank (Lee Van Cleef).
Heureusement, Plissken est comme les iguanes : il ne vieillit pas.
Chère
madame Hill, cher monsieur Carpenter,
Vous qui êtes respectivement productrice, scénaristes et réalisateur
de New York 1997 et de Los Angeles 2013, j’aimerais beaucoup vous
suggérer la trame de ce qui pourrait être le troisième épisode des aventures de
Snake Plissken. Bien que ce ne soit pas précisément du ressort d’un scénariste,
je voudrais vous donner mon sentiment sur le choix de Kurt Russell.
Il est parfait pour le rôle : contrairement au regard absent
quelque peu mécanique d’un Schwarzenegger et au regard vide (pour ne pas dire
plus) d’un Stallone, d’un Norris ou d’un Van Damme, la mâchoire crispée de Kurt
Russell respire une sorte d’intelligence : d’ailleurs tout ce qu’il
ressent semble passer par sa mâchoire au prognathisme si poétique, si
merveilleusement expressif.
Mais revenons à notre scénario.
J’ai, bien entendu, pensé au titre : il fallait un titre choc,
surprenant, original. Après Escape
from New York (N.Y. 1997) et Escape from L.A. (L.A.
2013), on peut envisager Escape from Chicago (Chicago
2048). Nous sommes donc, vous l’aurez compris, en 2048, à
Chicago. Plissken a encore fait de grosses bêtises et il est, une fois de plus,
condamné à la prison à vie. Un militaire de haut rang lui propose de passer
l’éponge en échange d’une mission.
Le centre de Chicago est devenu un quartier entièrement fermé
transformé en bagne où on laisse pourrir les criminels, en majorité des camés
polaks, ce qui nous change très agréablement des nègres mafieux de New York ou
des Chicanos voyous de Los Angeles.
La femme du président des Etats-Unis s’est égarée dans le quartier en
question, alors qu’elle devait regagner Washington pour recevoir des hôtes de
marque à un dîner officiel à la Maison Blanche. Elle a été enlevée par les
Polonais et elle a en sa possession la liste des courses pour le dîner en
question.
Snake doit donc récupérer, à défaut de la première dame, la liste des
commissions. Pour être sûr qu’il reviendra, on lui injecte quelque chose dans
le sang. Je refais une parenthèse : je crois en l’originalité profonde de
cette idée. A New York, on lui a injecté des micro-capsules explosives et à Los
Angeles, un virus mortel, on lui met ici du chamallow liquide ! Dix
centilitres dans le sang et au bout de quarante-huit heures, c’est la crise
foudroyante de diabète…
Snake va donc entrer dans cet enfer et après bien des aventures où il
va côtoyer des alliés et des ennemis (interprétés par des vedettes connus comme
Ernest Borgnine et Harry Dean Stanton à New York ou Steve Buscemi et Peter
Fonda à Los Angeles) et échapper plusieurs fois à la mort, notamment pendant
une cauchemardesque course en sac (ici, j’ai voulu renouveler un peu par
rapport au match de boxe de New York ou à la partie de basket de Los Angeles),
le tout sur fond de ville dévastée, en ruine et dans des ambiances
intégralement nocturnes.
Original, non ?... Ah ?… Pas vraiment ?
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