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Zona franca (2016) de Georgi Lazarevski
A l’extrême sud de l’Amérique, au sud de la Patagonie,
il y a le détroit de Magellan.
Là
se trouve un gigantesque « mall », un centre commercial appelé tout
simplement « Zona Franca » qui est effectivement une « zone
franche ». On peut y acheter, sans taxe, de l’alcool des cigarettes, des
appareils photos ou des écrans plats.
Mais il n’y
a pas que des touristes à Magellan : il y a des pêcheurs pauvres et
quelques orpailleurs pas plus riches que les pêcheurs. A la suite d’une
augmentation vertigineuse du prix du gaz (pourtant extrait au Chili même), ces
« pauvres » se révoltent et bloquent la ville, empêchant les
« touristes » de sortir autrement qu’à pieds et sans aucun achat.
J’ai
toujours eu tendance à dormir un peu au cinéma.
Souvent, je rate les premiers quarts
d’heure des films. Quelquefois, ce sont des petites absences, quelques instants
de distraction. D’autres fois, c’est plus grave : ici, on est dans le plus
grave !
Je m’empresse de préciser que ces
moments de « distraction » ne sont absolument pas proportionnels à
l’intérêt que je trouve au film : le sommeil, ça se décide pas !
Et ici, je n’ai vu que des bribes de ce
film, mais le peu que j’ai vu m’a fait subodorer que je ratais un très bon
film.
Ce dont je me souviens, ce sont de somptueuses
images d’un paysage qui côtoient les plans d’un très efficace « film
social » : la misère des orpailleurs et des pêcheurs du détroit et
les blocus à l’égard des « sortants » qu’ils vont finir par imposer à
cette ville.
Pour faire bonne mesure, le réalisateur
donne narquoisement la parole au discours officiel des autorités locales qui insistent
beaucoup pour célébrer « le grand » José Mendez et nous montrer son
palais somptueux en oubliant, toutefois, de préciser que le bonhomme, pionnier
et magnat de l’élevage de moutons, était une sorte de conquistador qui
participa à ce qui a fait de la Patagonie le tragique théâtre du génocide des
peuples autochtones par les colons, ce que le film ne va pas se priver de nous
apprendre.
Mais ce ne serait peut-être pas un luxe
de le revoir pour vraiment en juger !
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