A Hidden Life (Une vie cachée) de Terrence Malick (2019)
Dans
le village, proche de Salzbourg, de St Radegund, un seul citoyen, Franz
Jägerstäter, vote contre l’Anschluss en mars 1938.
Bien qu’ouvertement antinazi,
Jägerstäter se rend à sa formation militaire.
Puis, il reprend sa vie paisible de
paysan autrichien auprès de sa femme Franziska et de leurs trois fillettes.
Mais en février 1943, Franz est
appelé au service actif. Son antinazisme et sa croyance en dieu lui interdisent
de combattre.
Il est enfermé dans une prison de Linz, puis il est
transféré à Berlin.
Oups,
attention ! Chef d’œuvre annoncé en vue !
Malheureusement (pour moi !), il y
a tout ce que je déteste : curaillonnerie, grand angle généralisé, montage
« newlook », durée longue injustifiée…
D’abord, la curaillonnerie : Franz
Jägerstäter a existé et il a vécu tout ce qu’on voit dans le film. Mais
transposé dans l’univers américon de Malick, cette biographie sulpicienne est
un prétexte à nous imposer son prosélytisme cureton en une triple
réflexion : la nature et la montagne sont belles, Dieu est grand et les
nazis ne sont pas des gentils. D’ailleurs, les dialogues allemands (et il y en
a beaucoup, c’est normal dans un film se situant en Autriche[1]) ne sont
pas sous-titrés.
Ensuite, nous avons le grand
angle : un film de trois heures tout en courte focale, c’est fatigant et
même, un peu gerbatoire. C’est sans doute pour nous montrer que la montagne est
belle (voir plus haut). On dirait La Mélodie du bonheur, mais en grand angle. D’ailleurs le film de Malick a
un peu la mièvrerie de celui de Wise, un brin de savoir-faire en moins.
Pour ce qui est du montage, je dois
sans doute avoir des goûts très académiques, mais je ne supporte pas un film de
trois heures sans un seul raccord « convenable » entre deux plans.
Pour finir, il y a, précisément, cette
durée de trois heures qui fait de ce pensum un gros truc bête et bouffi, un peu
à l’image du président du pays de Malick.
Je dois dire que j’ai pensé, après
avoir vu ce pensum, que tout le monde, moi compris, était tombé à bras
raccourcis sur Seul à Berlin de Vincent Perez que, personnellement, je trouve aujourd’hui très
au-dessus de ce pseudo-chef d’œuvre qui fait se pâmer toute la boboïtude
critique… et autres !
[1] Ce qui l’est moins, c’est
qu’un paysan autrichien en 1940 parle à sa femme et à ses filles en
anglais !
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