samedi 28 novembre 2020

La Mélodie du bonheur

 

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The Sound of Music (La Mélodie du bonheur) de Robert Wise (1965)


Maria est novice au couvent de Salzbourg. Mais les religieuses ont beaucoup de mal à lui inculquer la discipline propre à l’état de nonne. Aussi la mère supérieure décide-t-elle de l’envoyer « dans le monde ».

Elle devient donc la gouvernante de la famille Trapp. Le capitaine Von Trapp dirige ses sept enfants comme l’équipage d’un bateau depuis la mort de son épouse. Quant aux enfants, ils ont déjà découragé douze gouvernantes.

Alors que le capitaine se rend à Vienne pour voir la baronne Schräder avec qui il compte se remarier, Maria apprend aux enfants à jouer et à chanter. Lorsque le capitaine revient, il trouve sa maison bien changée, ce qui n’est pas de son goût.

Lorsque la baronne a préparé des rafraîchissements, elle commente : « Pas trop acide, pas trop doux ! ». « Juste un peu trop rose ! » ajoute Max.

Cet échange trop bref nous donne une vague idée de ce qu’Ernest Lehmann et Robert Wise, collaborateurs plus heureux sur West Side Story, pensaient vraiment de ce qu’ils étaient en train de faire.

Il est assez difficile de croire que cette production ait été la première à détrôner Autant en emporte le vent comme le film le plus rentable de tous les temps, même si ce fut le cas. Depuis, ce record a été plusieurs fois largement pulvérisé par des films qui sont très loin d’être des chefs d’œuvre !

C’est assez mièvre, tout à fait convenu, et beaucoup trop long.

Au niveau de l’interprétation, les enfants sont ce qu’on fait de plus exaspérant en matière cinématographique et Christopher Plummer n’est crédible que quand il est pisse-vinaigre. Après, il semble juste s’ennuyer. La grande Julie Andrews oscille du pire au meilleur.

Seule Eleonor Parker, dans le rôle ingrat de la vilaine casse-pieds de service, réussit à être constamment juste et elle est même très émouvante dans la scène de rupture avec le capitaine.

Heureusement, la mise en scène de Wise, ainsi que la photographie de Ted McCord et, bien sûr, la ville de Salzbourg, viennent sauver les meubles et rendre ce Danube de mélasse un peu digeste par moments. Après tout, il ne s’agît ni de la meilleure, ni de la pire opérette de Rodgers et Hammerstein, grands spécialistes du Chamallow musical[1].

Tout cela devient un petit peu plus supportable durant la dernière demi-heure : même Hollywood ne peut pas faire du rose avec le nazisme !

Ça peut se voir, on peut trouver ça charmant… mais pas trop souvent !



[1] Que j’écoute souvent avec beaucoup de plaisir.

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