samedi 14 novembre 2020

Le Corbeau (Corman)

 

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The Raven (Le Corbeau) de Roger Corman (1963)

Le docteur Craven est un grand magicien, mais depuis la mort de son épouse Lénore, il vit retiré avec sa fille Estelle. Un soir, un corbeau entre dans le salon de son manoir.

Ce corbeau n’est autre que le docteur Bedlo, un autre magicien assez médiocre, qui a été transformé par l’un des plus prestigieux magiciens, le docteur Scarabus, ennemi juré de feu le père du docteur Craven.

Bedlo et Craven décident de se rendre chez Scarabus, accompagné d’Estelle et de Bexford, le fils de Bedlo.

Dans la foisonnante carrière de Roger Corman, on ne trouve pas moins de neuf adaptations des Histoires extraordinaires d’Edgar Poe. De 1960 (La Chute de la maison Usher) à 1964 (La Tombe de Ligeia), Corman tourne avec soin (ce qui n’est pas son habituelle marque de fabrique) de chatoyantes adaptations en scope et en couleur, des films gothiques peu fidèles à la forme de Poe, mais finalement assez fidèles à l’esprit.

A cet égard, Le Corbeau est un peu une exception. Tournant délibérément le dos à l’extrême noirceur du conte original, Corman réalise une réjouissante comédie horrifique. Peter Lorre, le Maudit de Fritz Lang et le dandy efféminé du Faucon maltais de John Huston, et Boris Karloff, faux Russe mais vrai britannique, inoubliable monstre du Frankenstein de James Whale, s’en donnent à cœur joie dans les rôles d’un magicien raté et d’un magicien maléfique. Vincent Price est beaucoup moins à l’aise dans le registre de la comédie, mais s’en tire honorablement.

Hazel Court s’autopastiche en femme fatale cynique et Jack Nicholson joue à la perfection les parfaits ahuris, comme ça lui arrivait souvent dans ces années-là.

Tout en gardant le style de ses autres adaptations de Poe, Corman nous surprend par cette comédie gothique et enjouée et cette surprise vaut vraiment le déplacement.

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