lundi 9 novembre 2020

Sous les étoiles de Paris

Au bord du monde 

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Sous les étoiles de Paris (2020) de Claus Drexel

Avec la complicité bienveillante d’un employé de la voierie parisienne, Christine dort dans des locaux techniques des quais de Seine.

Et c’est au milieu d’une nuit d’hiver qu’apparaît Sulli, un jeune Burkinabé de huit ans, condamné, avec sa mère, à l’expulsion et qui a échappé à la police.

Christine l’accueille parce qu’il fait froid, mais elle lui fait bien comprendre (il ne parle pas le Français) qu’il devra partir le lendemain.

Mais à cause de lui, elle perd son abri. Et le petit garçon la suit partout car il ne sait pas où aller.

Il y a sept ans, Claus Drexel réalisait ce que je n’hésiterais pas à qualifier de chef d’œuvre.

Comme souvent depuis quelques années, c’est dans la catégorie des documentaires qu’on trouve les plus beaux films. Ce documentaire-là s’intitulait Au bord du monde et on y voyait l’existence (il est difficile de parler de vie) de plusieurs SDF. Parmi eux, il y avait une femme entre deux âges, Christine.

Et c’est cette Christine qui est à la fois l’inspiratrice de la Christine de fiction que nous voyons ici et la dédicataire du film.

Malheureusement, la conversion du documentaire en fiction est un fiasco.

Comment se fait-il que celui qui avait filmé le monde sous-marin des « clochards de Paris » avec tant de beauté et de tact a-t-il pu s’embarquer dans cette histoire lourdingue et tire-jus de clocharde qui va « apprendre à s’attacher » à un jeune Burkinabé qui ne parle pas français ?

Alors bien sûr, non seulement on n’évite pas le pathos, mais on y plonge de plain-pied.

Dans le rôle de Christine, Catherine Frot n’arrange rien : elle s’offre visiblement un « rôle à prix » (Oscar, César, Cannes, Venise, Berlin…) et c’est tout à fait lourd.

Cependant, dans quelques séquences, on retrouve la grâce du documentaire notamment dans la scène qui se passe sous le métro au milieu des tentes de réfugiés.

Petit intérêt secondaire : c’est la première fois que je voyais les deux sœurs Frot, sur un même écran. Dominique Frot, sœur cadette de Catherine, incarne une péripatéticienne un peu « barrée » et très attachante.

 

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