mardi 17 novembre 2020

Un week-end à Paris

 

Le Week-end (Un week-end à Paris) de Roger Michell

 Nick et Meg Burrows arrivent à Paris par l’Eurostar pour revivre le temps d’un week-end, leur lointaine lune de miel. C’est un couple d’universitaires britanniques proches de la retraite.

En fait, Nick vient même de se faire « mettre en préretraite » pour avoir tenu des « propos inappropriés » à une étudiante noire.

Le voyage parisien commence mal : l’hôtel de la lune de miel a beaucoup changé et la chambre est tapissée de beige, ce que Meg ne supporte pas.

Ils prennent un taxi et vont dans le plus prestigieux hôtel parisien, le Plaza-Athénée.

On a tout d’abord l’impression de voir un couple à la Woody Allen, version britannique.

A vrai dire, je n’avais pas réalisé, au départ, que c’était un film de Roger Michell, réalisateur des très décriés Week-end royal et Coup de foudre à Notting Hill ainsi que du moyen Morning Glory.

Au moins dans ce dernier film, Harrison Ford et Diane Keaton arrivaient-ils par moments à rendre les choses supportables !

Lindsay Duncan est très bien, mais les deux de tension de Jim Broadbent, que souligne encore le cabotinage éhonté de Jeff Goldblum, est un petit peu crispant.

En fait, c’est le couple qui est crispant et, même si on aime la comédienne, le personnage de Meg est globalement à gifler, alternant auprès de son vieux con de mari les « Ne me touche pas ! » et les « Embrasse-moi ! ». Du reste, le couple est moins porté sur la grivoiserie que sur la grivèlerie : ils ne paient pas les 60 euros demandés par le chauffeur de taxi après sa course interminable (elle l’est aussi pour le spectateur !), ils partent sans payer d’un restaurant et déménagent (ou tentent de déménager) à la cloche de bois du Plaza-Athénée.

Nous sommes dans un Paris de carte postale des années 50, l’auteur américain « nul », mais fêté, qui vit à Paris depuis très longtemps (mais ne sait visiblement pas parler français), organise des soirées intellectuelles où il fait se rencontrer un condisciple de Cambridge (car le Yankee a fait ses études en Angleterre) et un « spécialiste de Proust » (lorsqu’on veut montrer un intellectuel français dans un film anglo-saxon, il y a toujours un « spécialiste de Proust », c’est bien connu !), traducteur de Dickens qui plus est.

Ils sont intellectuels, mais mangent comme des cochons en parlant la bouche pleine et en mastiquant bruyamment.

L’hommage lourdingue au Bande à part de Godard est un sommet de cuistrerie balourde, comme ce titre original à la con Le Week-end, en français dans le texte comme on le précise en général en bas de page !

C’est un film pénible probablement pour tout le monde, mais peut-être plus encore pour les Parisiens !

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