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Αλέξης
Ζορμπάς (Zorba le Grec) de Michael Cacoyannis
(1964)
Basil, jeune écrivain britannique d’origine grecque, vient d’hériter de
la maison de son père, en Crête, à la mort de celui-ci et il va prendre
possession de la propriété.
Au cours du voyage, il rencontre Alexis Zorba, un
Grec hâbleur et expansif qui insiste pour qu’il l’engage comme homme à tout
faire…
Basil, poussé par Zorba, va essayer de remettre en service une vieille
mine désaffectée qui appartenait à son père.
Le film est une version très
« hollywoodisée » (malgré son titre et son réalisateur) du roman de
Kazantzakis, décédé sept ans avant la réalisation. En fait, Cacoyannis joue
vraiment et à fond la carte folklorique.
Du reste, le titre Alexis Zorba, qui est également le titre original grec du film,
devient en anglais Zorba the Greek,
assujettissant définitivement le héros éponyme à sa nationalité en en faisant
un archétype du grec rigolard, alcoolo, ripailleur, séducteur, sentimental et
dansant, bien sûr, le sirtaki à n’importe quelle occasion ; il ne lui
manque plus que le costume d’evzone (comme les Dupondt dans Tintin) !!!
Le Sirtaki, loin d’être une danse
authentiquement traditionnelle grecque, est un mélange de plusieurs danses
folkloriques d’abord lentes, puis rapides qui furent, plus ou moins imposés par
la composition de Mikis Theodorakis, elle-même tributaire du rythme du
film : La Danse de Zorba commence
lorsque commence l’initiation de Basil par Zorba au Sirtaki, puis, dans
son rythme rapide, elle accompagne le
générique de fin.
A ce niveau-là, le film est aussi grec
qu’un film américain peut être français parce qu’il se passe à Paris et que
tous les parisiens y portent béret, baguette de pain et litre de vin rouge
« étoilé ».
En
fait, Anthony Quinn, producteur
exécutif, s’offre un rôle à sa (dé)mesure qui resta, paraît-il, son
favori dans toute sa carrière. Il y cabotine un peu moins que dans
Quasimodo (Notre-Dame de Paris) et un peu plus que
dans Zampano (La Strada).
Mais son cabotinage en fait un
personnage très extraverti qui fait très « couleur locale » dans un
film américain qui veut se donner des airs d’œuvre « authentique ».
Le beau roman de Kazantzakis qui
racontait comment un jeune Britannique « cul serré » devenait un
homme (un peu comme le héros de Voyages
avec ma tante de Graham Greene) est un peu transformé pour raconter comment
un jeune Britannique « cul serré »… apprend à danser le Sirtaki.
La très belle histoire de la veuve est
un peu évacuée au second plan, de même que tout ce qui racontait un peu le
village.
Alan Bates est superbe de justesse.
Le film obtint trois Oscars :
meilleurs décors et costumes pour Vassili Photopoulos, meilleure photographie
pour Walter Lassally, meilleur second rôle féminin pour Lila Kedrova dans le
rôle de Madame Hortense, la « Bouboulina » de Zorba. Anthony Quinn
(déjà titulaire de deux statuettes) ne fut que « nommé » dans le
rôle-titre.
Et il faut bien reconnaître que les
trois Oscars furent amplement mérités. Si on peut reprocher à Photopoulos des
décors et des costumes un petit peu trop « couleur locale », Lila
Kedrova est stupéfiante en pauvre vieille pute au bout du rouleau, même si la
scène de sa mort et du pillage de sa maison sont peut-être un peu trop
mélodramatiques.
Quant à la photographie de Lassally,
elle est tout simplement à couper le souffle et elle reste le meilleur atout de
ce film attachant, même s’il a beaucoup vieilli.
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