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Barfly (1987) de Barbet Schroeder
Henry Chinavski est un pilier de bar (un « Barfly ») : il passe son temps à boire et à se battre. Accessoirement, il écrit des nouvelles.
Dans un bar, il rencontre Wanda, une autre « Barfly ». Il se met en ménage avec elle, mais ne tarde pas à faire la connaissance de Tully Sorenson qui veut éditer ses écrits.
L’alcoolisme chez les artistes a ses lettres de noblesse : après avoir rejeté les artistes à la réputation « sulfureuse » (comme dit Télérama), les bourgeois ont pris le train en marche et se sont mis à croire que l’alcoolisme est une patine salutaire au talent des artistes.
De là une regrettable confusion qui amène à célébrer les éructions éthyliques comme les manifestations d’une poésie divine. Dans le cas de Bukowski, ces éructations sont également d’un nombrilisme ridicule.
D’où ce scénario débile qui nous vaut ce film voulu avant tout comme un coup : coup du réalisateur européen qui tourne un film dans les bars mal famés de New York, coup d’un écrivain qui nous la joue « autobiographie d’un auteur génial », coup d’une star vieillissante qui veut redorer son blason dans un contre-emploi « oscarisable » et enfin d’un sous-comédien insupportable, star de la décennie, qui croit pouvoir jouer les grands tragédiens en exhibant un prognathisme « Actor’s Studio » aussi faux que son jeu. Il existe une poésie de la déchéance, mais on ne trouve ici qu’une grotesque pantomime cirrhosée.
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