samedi 12 février 2022

Un amour impossible

 

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Un amour impossible (2018) de Catherine Corsini

Rachel, modeste employée de bureau en milieu hospitalier, fait la connaissance de Philippe, un jeune bourgeois.

Ils ont une liaison brûlante et Rachel se retrouve enceinte. Mais Philippe refuse de se marier « en dehors de son milieu ».

Rachel va élever sa fille Chantal seule et se battre pour que Philippe reconnaisse son enfant et que cette enfant porte son nom.

Les années passent.

Une bonne chose ressort (tout-de-même !) de cet assez mauvais film, c’est qu’on a l’impression que le bouquin de Christine Angot doit être vachement bien.

Mais le film ne l’est pas, c’est le moins qu’on puisse dire.

Tout d’abord, justement, on est (une fois de plus !) face à une de ces adaptations qui étalent complaisamment leur « impuissance créatrice » en plaçant en voix off des pages entières du bouquin.

Ensuite, il faut bien dire que le personnage central n’est pas la fille (Chantal), comme on subodore que doit l’être le roman, mais que tout est basé sur le personnage de Rachel, une gourdiflotte pas très intéressante qui s’acharne pendant les deux tiers du film à faire « reconnaître » sa fille ;par le petit sauteur salaud et un peu con qui lui a faite : certes, ça correspond aux critères sociaux et « sociétaux » d’une époque, mais c’est d’une connerie abyssale ! Et LÀ, je sais de quoi je parle ! Très rapidement, on ne supporte plus la gourdiflotte, Fantine de bazar, qui, en obligeant le « sale con » de petit bourgeois à reconnaître sa Cosette, provoque la vengeance du salaud en question par le viol incestueux de la gamine que cette femme a contraint au « déclassement » en l’obligeant à reconnaître la « batarde » de cette fille de prolos.

Et comme le souligne Chantal « adulte » à la fin du film, « c’est la bourgeoisie qui baise la classe ouvrière ».

Ce doit être très exactement la problématique du bouquin de Christine Angot. Ici, elle n’est qu’anecdotique.

Dans ce magma très lourd, une seule séquence se distingue, le début de l’inceste qu’on ne comprend qu’à postériori par sa forme elliptique.

Le casting est impeccable et Virginie Efira, excellente… comme d’habitude. Niels Schneider est très bien dans le rôle de Philippe « qu’on aime haïr », mais surtout qu’on aime mépriser et Estelle Lescure et Jehnny Beth sont deux « Chantal » (adolescente et adulte) bonnes et justes.

Dommage que tout cela ne soit mis qu’au service d’un roman-photo de type Intimité ou Nous deux de ces années-là (les années 60), un roman photo (et c’est sa seule originalité !) qui se termine mal.

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