samedi 19 février 2022

Le Disciple

 

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Uchnik (Ученик) (Le Disciple) de Kirill Semionovitch Serebrennilov (2016)

Depuis quelques temps, Veniamin surprend beaucoup son entourage : il ne parle que de péchés, il cite les « saintes écritures » et s’est donné pour mission de pourfendre le vice.

Mais Veniamin est bien au-delà de la crise mystique. Il suit les préceptes les plus moyenâgeux des intégristes les plus obtus.

Il rentre en conflit ouvert avec Elena Lvovna, sa prof de sciences en critiquant violemment les cours d’éducation sexuelle et la théorie de l’évolution.

Curieusement, la direction de l’école semble se ranger du côté du délinquant contre la prof.

Bien évidemment, nous ne sommes pas face à un « Feel Good Movie ».

En ce qui me concerne, ce film m’a fait l’effet d’une craie qui grince sur un tableau. Il est vrai que je suis une sorte d’athée intégriste ; à l’instar du philosophe Scott Peck je pense « [qu’]il serait […] raisonnable de conclure que la croyance en Dieu constitue une forme très répandue de psychopathologie qu’il faut absolument guérir. »

Il m’a donc fallu subir pendant deux heures le discours d’un taré cureton.

J’ai quand même pu constater que la mise en scène était remarquable, mais que le scénario manichéen semblait, tout en le critiquant, faire la part belle au « héros » dégénéré du film, présent dans presque tous les plans du film.

On finit par penser que, bien que le film soit visiblement (et un peu lourdement) à charge contre le prosélytisme religieux, le taré dont il raconte l’histoire a fini par le fasciner, comme il semble fasciner les « autorités » présentes dans le film à savoir la directrice de l’école et tout son staff qui capitule devant lui en admettant que, non, on ne doit pas parler de sexe et oui, la théorie créationniste n’est peut-être pas fausse et par écouter le discours merdeux de ce Savonarole aux petits pieds que tout le monde va croire quand, à bout d’argument, il va accuser la prof « d’attouchements déplacés ».

Le film cultive donc lourdement l’ambiguïté jusqu’à référencer à l’écran les citations bibliques ce qui en remet dans le côté nauséeux.

On se demande donc si cette pseudo-dénonciation n’est pas une glorification, en fait, de la religion dont on sait qu’elle pourrit tout en Russie. L’Union Soviétique n’était peut-être pas un paradis, mais au moins, chez eux, l’opium du peuple était illégal.

Des œuvrettes comme celle-ci font de la pub au djihadisme qui doit être éradiquer purement et simplement, même lorsqu’il est chrétien !

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