jeudi 17 décembre 2020

Alien, la résurrection

 

Alien : The Resurrection (Alien, la résurrection) de Jean-Pierre Jeunet (1997)


200 ans après la mort de Ripley (Alien 3), celle-ci est "clonée", ainsi que sa monstrueuse progéniture, par un brillant chirurgien. On s'occupe activement de son éducation après une opération au cours de laquelle on l'a faite accouchée de l'Alien qui est enfermé dans une cage de verre.

Une équipe de voyous interstellaires arrive sur le vaisseau dont l'accès est strictement limité par l'armée : ils sont venus faire une "livraison", mais ne tardent pas à dévoiler leurs intentions : tout anéantir pour qu'il ne reste aucune trace d'aliens.

Mais ils ignorent tout de la livraison qu'ils ont effectuée et qui consiste en une dizaine d'individus enlevés, puis congelés pour servir de "pondeurs" d'aliens.

Pendant ce temps l'alien de Ripley, qui est une reine (donc pondeuse) s'enfuit de sa cage de verre et commence à massacrer tout le monde.

L'opus 1 avait été très justement encensé par le public et la critique. Aliens, le retour était déjà assez raté. On craignait le pire d'Alien 3 qui, ô surprise, s'avéra une complète réussite, bien que très différent du premier.

Malheureusement, avec cette "résurrection", tout s'écroule. Les récits d'Alien et d'Alien 3 étaient linéaires et, somme toute, assez simple, ce qui leur permettaient de distiller l'angoisse sans qu'on se pose trop de questions. Les réserves que soulevait Aliens, le retour venaient surtout de l'inutile complication de l'histoire originale qui débouchait sur un scénario confus.

Ici, ce n'est même plus de la confusion, c'est une débandade hystérique qui mélange outrageusement esbroufe à la française et tape-à-l'œil hollywoodien. L'interprétation est boursouflée (on n'arrive à s'attacher ni à Sigourney Weaver, ni à Winona Ryder) et la mise en scène tapageuse (dans tous les sens du terme !). Le scénario finit par se dissoudre dans sa propre confusion. La bande son est l'une des plus envahissantes qu'on puisse entendre et on en vient à regretter l'invention du Dolby.

La scène finale de la fuite est un sinistre pastiche de son équivalent initial et la musique n'est plus, hélas, de Jerry Goldsmith.

Quant au pauvre Jean-Pierre Jeunet, n'en déplaise à ses thuriféraires hexagonaux si "fiers" de voir un compatriote "monté" à Hollywood, on se demande s'il pourra "faire mieux". Sa réalisation fait plus penser à Luc Besson qu'à Ridley Scott.

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