lundi 21 décembre 2020

Aliens : le retour

 

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Aliens (Aliens : le retour) de James Cameron (1996)

(Version standard  et Version longue)

Depuis l’explosion du Nostromo dans l’espace (Alien), 57 ans ont passé. Ellen Ripley est récupérée par la société pour qui elle travaillait. Elle est accusée d’avoir détruit un vaisseau et une cargaison de plusieurs millions de dollars : elle est mise à pied.

Elle apprend qu’une colonie d’humains a été installée sur la planète LV 426 où l’équipe du Nostromo avait trouvé le nid d’ « aliens ». Personne n’écoute la mise en garde de Ripley.

Burke, un cadre de la société, la fait réembaucher et la persuade de se rendre avec lui et une équipe de militaires sur la planète en question dont on n’a plus de nouvelles depuis des jours.

Lorsque l’équipe arrive sur la planète, toute la colonie a été décimée sauf une petite fille, Newt.

Naturellement, cet opus 2 est très décevant par rapport au film de RidleyScott.[1] Tout d’abord, il est trop long : vingt minutes de plus que son aîné dans la version standard, une heure dans la version longue.

Ensuite, aucun thème nouveau n’est abordé : Ripley est la seule à bien percevoir le danger que représente l’Alien, une créature symbole d’innocence s’en sortira avec elle (ici, une petite fille remplace le chat), il y a un traître au sein de l’équipe (ici, c’est le cadre de la société, alors que le traître du premier film était l’androïd qui, ici, est un gentil) et ce traître est chargé de ramener un exemplaire de l’Alien pour en faire une armée, seule Ripley survivra ainsi que la petite fille.

Enfin, en plus d’être long et de n’avoir aucun argument en propre, il est très lourd et répétitif. Toutes les scènes de chasse se ressemblent et sont parfaitement interchangeables. Les scénaristes semblent oublier certaines « règles du jeu » concernant les Aliens et principalement que leur sang est un acide très dangereux. Vu l’hécatombe qu’on nous présente, la planète en question aurait dû être complètement dissoute. Et l’angoisse distillée par Ridley Scott dans son film où l’Alien n’était jamais représenté « en pieds » fait place à une lourde représentation de la créature qui, en plus d’être devenue multiple, est devenue exhibitionniste.

Le simple hommage de Ridley Scott à Kubrick et à 2001 devient ici un lourd plagiat dans le premier plan du film qui nous montre le « Nostromo » dans l’espace, tout comme le « Discovery » de Kubrick sur le même adagio du Gayaneh de Khachaturian.

On finit par ne plus rien retrouver de ce qui faisait l’originalité du premier film. Aliens n’est plus qu’un film de série, produit pour tenter de réitérer l’immense succès du film de Scott. David Fincher dans Alien 3 retrouvera un ton assez voisin de celui de Scott et son film, sans avoir tout à fait la qualité du premier, s’en approchera beaucoup plus que celui de Cameron.

Ici, la multiplication des Aliens ne multiplie pas l’angoisse, elle se contente de la délayer.


Aliens : les deux versions

 

            Il y a vingt-deux minutes de différence entre les deux montages. Le plus gros de cette différence consiste en un resserrement de toutes les scènes au niveau du montage.

 

            Mais il y a aussi quelques scènes totalement absentes de la version « standard » :

 

-          Dans une sorte de serre, Ellen Ripley demande à Burke des nouvelles de sa fille Amy que Ripley avait quittée alors qu’elle avait onze ans et qui est morte deux ans auparavant à l’âge de 66 ans.

 

-          Ripley est suspendue pour troubles psychiatriques en raison de ses révélations sur l’Alien.

 

-          Sur la planète LV 426, la vie des colons s’organise. La famille de Newt part en excursion visiter la planète. Ils trouvent le nid et le père de Newt est attaqué.

 

-          Juste avant l’arrivée sur la planète, un long plan travelling nous montre le vaisseau endormi.

 

 

D’autres scènes ont été partiellement coupées : il s’agît principalement de redites (mitraillages et attaques d’Alien, etc…), soit dans l’action, soit de quelques répliques.

 

            La coupe intégrale des scènes ci-dessus mentionnées est assez évocatrice et, tout compte fait, assez justifiée.

 

-          Amy, la fille de Ripley, n’était pas mentionnée chez Scott. D’ailleurs aucune allusion à la vie des membres de l’équipage du « Nostromo » n’était faite dans le premier opus. La coupure de la scène de la serre permet de conserver le postulat de base : les personnages sont totalement isolés d’un passé terrestre (et lointain !) éventuel.

 

-          Les « troubles psychiatriques » supposés de Ripley n’apportent rien à l’histoire et « radicalisent » peut-être un peu trop le personnage.

 

-          La vie des colons sur la planète n’apporte rien au récit et « dédramatise » un peu trop la « planète des Aliens ».

 

-          Le long plan travelling du vaisseau endormi est franchement pompé sur les premiers plans du film de Scott.



[1] Cette note date de 2002 : le pire était à venir avec les opus 4 (Alien : la résurrection, en 1997, le plus mauvais), 5 Prometheus (2012) et 6 Alien : Covenant (2017), les deux films de Ridley Scott, plus que décevants !

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