mardi 29 décembre 2020

Vulcano

 

Vulcano (1949) de William Dieterle


Maddalena revient, après des années d’absence, sur son île natale de Vulcano. Elle retrouve Maria, sa sœur, qui, trop jeune, ne se souvenait pas d’elle.

Les autres femmes de l’île, par contre, se souviennent de Maddalena et elles lui mènent la vie dure. Maria ne tarde pas à apprendre que sa sœur était prostituée à Naples.

Rejetées par la communauté, les deux sœurs trouvent du travail sur le bateau de Donato, un homme-scaphandrier dont Maddalena se méfie immédiatement.

Dés le premier plan du film, on est fixé. Il s’agit d’une carte représentant les îles qui se trouvent entre la Sicile et la Calabre. On aperçoit fugitivement au nord-est de Vulcano un autre nom bien connu, Stromboli.

Ainsi, pendant qu’Ingrid Bergman cherchait Dieu sur une île, Anna Magnani empêchait sa sœur de tomber dans le péché sur une autre.

L’autre histoire, c’est celle d’un metteur en scène un tantinet cavaleur qui abandonna sa femme pour Magnani, puis Magnani pour Bergman avec qui il fit un premier film Stromboli, terra di Dio.

Magnani avait un tempérament de feu et la rancune tenace. Elle fit engager un réalisateur hollywoodien en exil pour cause de Maccarthysme et fit tourner le sinistre mélo dont il est question ici.

Si Stromboli est un mélo mystique, épouvantable et surestimé, Vulcano est un navet intégral, avec femme perdue qui se rachète et oie blanche prête à se vendre, en l’occurrence Maddalena et Maria : vous avez, je pense, saisi l’allusion biblique. Pour le reste, nous avons le petit maquereau de service et les harpies du coin. On peut y ajouter quelques plans de pêche au thon dont on pourrait légitimement se demander ce qu’ils viennent faire là, s’ils n’étaient extraits de… Stromboli.

A ce niveau-là, la rancune de Magnani semble avoir tourné à l’obsession.

Tout cela est surjoué, mal fichu en diable et on peut se demander ce que Dieterle, le grand réalisateur de Juarez est allé faire dans cette galère : il faut bien vivre, c’est une affaire entendue, mais tout de même !

 

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