samedi 19 décembre 2020

Le Chien des Baskerville (Fisher)

 

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The Hound of the Baskervilles (Le Chien des Baskerville) de Terence Fisher (1958)

Au milieu du 18ème siècle, à Baskerville Manor, Sir Hugo Baskerville, jeune nobliau dépravé, poursuit une jeune paysanne pour la violer. Comme elle lui échappe, il fait appel aux forces de l’enfer pour la rattraper et lorsqu’il y parvient, il la poignarde. Mais il est lui-même victime de ce qui semble être un molosse.

Telle est l’histoire que le docteur James Mortimer raconte à Sherlock Holmes et au docteur Watson. Car le docteur Mortimer est très inquiet, son meilleur ami Sir Charles Baskerville est mort quelques semaines auparavant dans des circonstances étranges.

Et sir Henry Baskerville, héritier et neveu de Sir Charles, doit arriver d’Afrique du Sud pour prendre possession du domaine. Mortimer craint que, comme son oncle, il ne devienne la prochaine victime de la « malédiction des Baskerville ».

Des 14 adaptations du plus célèbre roman consacré au plus célèbre détective britannique, celle-ci est la plus célèbre.

C’est également le film le plus célèbre de la Hammer et de Terence Fisher, mis à part les nombreuses productions de films dit « d’horreur » dont le héros était, principalement, ce grand anti-héros qui a assuré le succès à la fois de la compagnie de production et du réalisateur, britanniques l’un comme l’autre, l’avatar du célèbre Vlad Tepes, le comte Dracula.

Bien qu’il ne soit pas question de vampirisme ici, le style de la Hammer est là : lorsque Cécile Stapleton (la Beryl du roman) montre sa vraie nature diabolique, on s’attend pratiquement à lui voir pousser une paire de canines proéminentes comme toutes les jeunes femmes « soumises » au diabolique comte roumain.

Et la séquence d’ouverture est éblouissante dans le style « gothique », un flash-back qui n’est que le deuxième chapitre du roman et, dans la version de 1939, n’apparaît qu’au bout de huit minutes dans un film qui, je le rappelle, ne dure que 75 minutes.

Non seulement, il s’agit d’une séquence qui donne au film cette fameuse patte « Hammer », mais elle est très intéressante à observer : notamment, lorsque Sir Hugo « cherche » son poignard pour en frapper la jeune fille, il met pas mal de temps à sortir ce poignard d’un… étui, probablement, alors qu’on a l’impression que c’est autre chose qu’il réussit à sortir après avoir « fourragé » dans sa braguette. Après tout, c’était bel et bien pour la violer que cette immonde crapule avait enlevé cette jeune femme !

D’autre part, avoir placé ce flash-back en ouverture du film rend la théorie du « chien de l’Enfer » très concrète, presque crédible.

En ce qui concerne l’adaptation proprement dite, on peut dire que l’esprit du roman est présent malgré quelques différences, sans doute dues à des raisons de rythme dans la narration, alors que dans la version Lanfield, version américaine, il s’agissait plus de différences qui permettaient un certain politiquement correct acceptable pour un public cureton américain.

En gros et en résumé, l’adaptation fait disparaître la lettre anonyme, mais apparaître une tarentule, le séjour londonien lié à l’affaire est très court. Frankland, un vieux râleur procédurier devient un évêque, vieux monsieur charmant et distrait. Quant à sa fille, Laura Lyons, maîtresse de Stapleton, elle disparaît complètement, comme elle avait disparu de la version Lanfield.

Mais le plus important, c’est le personnage de la « sœur-épouse » de Stapleton, Beryl qui devient ici Cécile et change de statut puisqu’elle est à la fois la fille et la complice de Stapleton. Ici, elle est presque pire que son père.

Marla Landi, actrice britannique d’origine italienne, eut une courte carrière (quatre films et deux épisodes de série) et ne fit pas montre de dons extraordinaires de comédiennes. Elle devint top model et finit par faire un beau mariage.

Erven Solon, son père dans le film, fut un acteur estampé « Hammer ». John Le Mesurier (Barrymore) fut un excellent second rôle dans les années 50-60, de même qu’Helen Cross, son épouse dans le film. Miles Malleson (« l’évêque » Frankland) était assez typiquement ce qu’il est ici, un vieux monsieur distrait. Francis de Wolff (le docteur Mortimer) est un acteur de second rôle, lui aussi plutôt bon.

André Morell est John Watson, lui aussi un très convenable acteur de second rôle.

Les deux seules « stars » du film sont deux antagonistes « endémiques », Dracula et Van Helsing, pour une fois alliés dans les rôles d’Henry Baskerville, le client, et de Sherlock Holmes, le détective. Et ce sont les deux « stars » de la Hammer, Christopher Lee et Peter Cushing.

Certaines versions TV sont peut-être meilleures que le Fisher, mais ce film-ci reste la plus connue des adaptations et un film-culte d’une certaine manière.

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