samedi 22 mai 2021

Doubles vies

 

Doubles vies (2018) d’Olivier Assayas

Léonard écrit « de l’autofiction », à savoir, il se sert de ses problèmes personnels pour écrire des « romans ».

Depuis des années, Alain publie les romans de Léonard, mais ils ont de moins en moins de succès et il lui refuse son dernier manuscrit.

La compagne d’Alain est Séléna, star d’une série télé populaire et celle de Léonard est Valérie qui « fait bouillir la marmite » grâce à son boulot d’assistante parlementaire.

Léonard et Séléna sont amants.

Alain se bat contre « la crise du livre » due, en partie au développement de la lecture « numérique »

Il faut plus ou moins de temps pour s’apercevoir qu’on va détester un film : il m’a suffi de deux minutes pour savoir que cette daube au navet allait me faire vomir.

J’ai toujours détesté Éric Rohmer, ses personnages chichiteux, ses diarrhées verbales et ses arguments mélangeant turpitudes sexuelles germanopratines et considérations pseudo-intellectuelles pour cuistre beurre-œufs-fromage.

Ici, on regrette de ne pas voir une satire de Rohmer par les Inconnus : au moins ce serait VRAIMENT drôle.

Car ce film très bête se veut très futé et très drôle ! Il n’est, bien entendu, ni l’un, ni l’autre.

Passe encore pour les dames : leurs personnages sont totalement inintéressants mais Juliette Binoche et Nora Hamzaoui réussissent à tirer leur épingle du jeu et au milieu de tant de médiocrité, c’est remarquable !

En revanche, avec les hommes, c’est une catastrophe : et là, il y a parfaite adéquation entre les personnages et leurs interprètes. De médiocres comédiens jouent des rôles de traine-lattes !

Léonard est un porc sans aucun charisme dont on ne comprend pas comment il a pu faire publier ses « autofictions » et, surtout, faire succomber à la fois Selena (Binoche) et Valérie (Hamzaoui). Et puis, Vincent Macaigne avec son éternel attitude de nounours largué (largué, mais bobo, ici plus bourgeois que bohème) joue, une fois de plus et plutôt mal, un « adulescent » parfaitement crispant. Ça aussi, ça commence à lasser !

Avec le personnage d’Alain, Canet renoue avec les rôles de tarte molle dont il était coutumier avant Le Grand bain.

Tous ces peigne-culs parlent sans arrêt des livres qu’ils sont supposés avoir lu, de leur « amour de la littérature », mais la seule citation qu’ils osent se permettre, ils réussissent à la foirer : « Pour que les choses restent comme elles sont, il faut que tout change », la citation est dite par le personnage totalement grotesque interprété (très mal, comme d’habitude !) par Pascal Greggory (Coucou Rohmer !). Si on passe sur l’approximation de la phrase dans sa traduction française[1], cette phrase célébrissime jusqu’à en être tarte à la crème du Guépard n’est pas dite à la fin du livre par le prince Salina, mais au tout début par son neveu Tancrède, contrairement à ce que prétend ce pauvre pignouf.

Quand le cuistre veut étaler la culture qu’il n’a pas, encore faut-il qu’il le fasse convenablement !



[1] « Se vogliamo che tutto rimanga com’è, bisogna che tutto cambi » - Feltrinelli 1959 (« Si nous voulons que tout continue, il faut que d’abord, tout change » traduction Fanette Pézard – Le Seuil 1958), (« Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change » traduction Jean-Paul Manganaro – Le Seuil 2007)

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