jeudi 13 mai 2021

Les Secrets

 

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Anonymes (Les Secrets) de Raja Amari (2009)

 Aïcha, Radia et leur mère squattent une belle demeure en ruine, à Tunis. Bien que la maison soit inoccupée, les trois femmes vivent en cachette dans le sous-sol.

Un jour, le fils de la famille qui possède la maison arrive avec sa fiancée Salma et des amis. Aïcha, la plus jeune des « clandestines » qui est un peu demeurée, est fascinée par Salma.

Salma découvre Aïcha un jour où elles sont seules dans la maison et Radia et la mère séquestrent la jeune femme pour l’empêcher de parler.

C’est un peu l’histoire d’une Cendrillon clandestine. On a tout d’abord l’impression qu’on a affaire à trois générations de femmes pour apprendre qu’en fait, il s’agit de deux femmes et de leur mère avant de découvrir que la première impression était la bonne (souvenez-vous du fameux « C’est ma fille !... C’est ma sœur ! ... » de Faye Dunaway dans Chinatown).

Ce qu’il y a de plus fascinant, c’est cette maison style grande demeure coloniale telle qu’on en trouve encore en Tunisie, une maison qui, elle-même, a ses secrets que personne ne connaît, mais qui permettent aux autres de venir cacher les leurs.

L’inconvénient, c’est que le secret n’est pas si difficile à percer et que, du coup, Raja Amari décide de compliquer les choses et de rendre ses trois personnages assez peu sympathiques. La grand-mère, autoritaire démoniaque, obscurantiste, la mère, totalement soumise à sa mère et d’une autorité imbécile et sadique avec sa sœur/fille.

Enfin, il y a la fille tout de même un peu demeurée, ce qui est normal au vu de la vie qu’elle a eu, mais sans aucun charisme. Cette pauvre idiote attire les drames par son imbécillité et, par voie de conséquence, l’antipathie du spectateur. Comme en plus, elle s’avère extrêmement dangereuse, on comprend bien le propos de la cinéaste, mais ce n’est pas pour autant qu’on la suit et on ne peut trouver cela intéressant.

Il eut fallu de la démesure, un peu de baroque dans le style. On a que du mystère mou du genou qui provoque l’ennui !

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