lundi 17 mai 2021

Another Happy Day

 

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Another Happy Day (2011) de Sam Levinson

 Lynn est la mère de quatre enfants. Les deux aînés sont Dylan et Alice et leur père est Paul. Les deux autres garçons sont Eliot et Ben et leur père est Lee, second (et actuel) mari de Lynn.

Dylan, le fils aîné, qui a été élevé par son père et par Patty, la seconde femme de Paul, se marie et c’est l’occasion de retrouver « les joies de la famille » entre belles-sœurs idiotes et vipérines, mère névrosée, père indigne, grands-parents réacs avec grand-père gâteux et grand-mère revêche et psychorigide, beaux-frères… beaufs et cousins du même tonneau, sans oublier la traditionnelle hystérie américaine qui va avec.

Heureusement, il y a Eliot ex-junkie, ex-alcoolique désintoxiqué, mais toujours passablement vicieux qui prend un malin plaisir à en « remettre une couche » et qui s’amuse visiblement beaucoup !

Sam Levinson est le fils de Barry Levinson. Si lapidaire que puisse sembler la formule, c’est, en tant que réalisateur, tout ce qu’il y a à en dire. Sa mise en scène sans éclat et sans étincelle est passe-partout, mais ne gêne pas. Au moins le film est-il convenablement réalisé !

Le film est peut-être un peu plus intéressant au niveau du scénario. Entres les deux belles-sœurs dont on se demande si elles sont plus bêtes que méchantes ou le contraire, les cousins beaufs, le grand-père gâteux et la grand-mère à la dignité à géométrie variable, toujours hostile à sa fille, il y a précisément Lynn, personnage central que cette hostilité rend névrosée, éternellement dépressive et, par voie de conséquence constamment chiante. Elle est le gros point noir du film : on a perpétuellement envie de latter cette tanche chialeuse qui coule littéralement des yeux et du nez.

Il faut dire que tous les autres personnages se servent d’elle comme d’un punching-ball.

Ellen Barkin serait plutôt bien, mais le personnage de Lynn est indéfendable.

D’une façon générale, les interprètes sont excellents avec une double palme aux deux « salopes » : la mère castratrice Ellen Burstyn et la nouvelle épouse Demi Moore. Il semble d’ailleurs que Levinson ait une tendresse particulière pour les personnages « dits » négatifs.

Car il ne faut surtout oublier ni Eliot, ni son interprète Ezra Miller. Après le Kevin de We Need to Talk About Kevin, le comédien interprète une fois de plus un sociopathe. Mais Eliot est un personnage plus fouillé et plus intéressant que le personnage univoque du mauvais film de Lynn Ramsay.

D’ailleurs, le film ne présenterait rigoureusement aucun intérêt s’il n’était vu à travers Eliot et son cynisme réjouissant. Autre point de vue, celui de Ben, le petit frère, personnage d’autant plus riche qu’il semble marcher sur les brisées de son grand frère.

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