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Aujourd’hui (2012) d’Alain Gomis
Satchè se réveille et se lève : il est dans la maison de sa mère et toute sa famille le pleure.
Satchè n’est pas malade, il n’a pas été condamné à mort, mais tout le monde sait (et lui aussi) qu’il vient de se lever pour la dernière fois, car cette journée est sa dernière journée de vie.
Il va donc vivre cette journée comme un adieu à ceux qui ont été sa vie.
Encore un réalisateur encarté !
Il suffit, pour s’en apercevoir, de lire les articles dithyrambiques de ces messieurs-dames de la critique bien-pensante : « magnifique interrogation ouverte sur l’identité [vous pouvez développer ?] », « puissance sensorielle grave [sic !] », « d’une très grande intensité spirituelle et philosophique », « une œuvre sensorielle [il faudrait expliquer à monsieur Campion du J.D.D. que la plupart des œuvres sont “sensorielles”] », « harmonieuse obsession à s’interroger », j’en passe et des plus gratinés… !
En réalité, toute cette prosodie absconse (en cette occasion, on peut dire absconne !) cache comme tous les textes prétentieux un vide sidéral.
Il faut visiblement dire du bien de ce film qui n’est rien. Pourquoi ? C’est précisément ce que je ne parviens pas à savoir.
Prenons les faits : la première séquence où le héros se lève, déjà pleuré par ses proches alors qu’il est vivant et qu’il vit son dernier jour, est d’une grande force.
Malheureusement, le film ne s’arrête pas là, car Alain Gomis doit faire un long métrage. Le problème, c’est qu’il n’a pas la moindre idée de scénario, une fois exposé le postulat de départ, à savoir, un homme sait qu’il va mourir à la fin de cette journée et nous allons vivre avec lui son dernier jour.
Comme rien ne semble écrit, le pauvre garçon va errer dans les rues de Dakar ; il va se faire insulter par une femme qui semble être, ou avoir été, sa maîtresse (remarquable Aïssa Maïga).
Et comme les idées (du réalisateur-scénariste) ne viennent toujours pas, il fait durer les plans, tous inintéressants qui soulignent le vide abyssal d’une mise en scène… inexistante.
Seules la séquence d’ouverture et celle des adieux à son ami juste avant la fin, séquences auxquelles on peut ajouter, à l’extrême rigueur, la scène avec ses enfants, nous rappellent le sujet initial.
Tout le reste ressemble furieusement à l’errance d’un réalisateur en panne, errance qu’il transpose à l’écran.
Il faut vraiment que cette errance cesse !
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