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Il Varco (2019) de Michele Manzolini
En 1941, après avoir fait la campagne d’Afrique du Nord, un soldat italien, né d’une mère russe et d’un père italien est envoyé sur le « Front de l’Est » où l’armée du « Duce » apporte son soutien à la « glorieuse armée du Grand Reich ».
Il écrit son journal de guerre.
Et on y sent bien le profond mépris de la « race des maîtres » pour ceux qu’elle considérait comme des soldats d’opérettes.
Le commentaire est authentique : ce sont des extraits de journaux intimes ou des lettres envoyées par des soldats italiens à leur famille depuis le front russe.
Les images sont authentiques : ce sont des prises de vue assurées par les soldats allemands et italiens eux-mêmes et ces images sont, pour la plupart, inédites.
Alors que le front de l’est marque le début de la chute du 3ème reich, il marque également le début de la fin de l’état fasciste.
En 1943, Mussolini et le régime fasciste vont s’effondrer et l’Italie, force de l’axe, devient neutre avant de rejoindre les alliés.
Ici, le style adopté est assez original, même s’il n’est pas complètement inédit. On l’a beaucoup utilisé à la télévision et, tout particulièrement, dans les documentaires sur la seconde guerre mondiale au cours de laquelle il a été filmé des foultitudes de kilomètres de pellicule qui ont souvent été montré hors de leurs contextes ou carrément « fausses illustrations ». On pense tout particulièrement aux images de libération des pays de l’est, à moins que ce ne soit des images de l’entrée des nazis dans le pays ou, plus souvent, aux images des quartiers juifs, filmés par les nazis eux-mêmes, et qui sont situés selon le film qu’on voit, en Pologne, en Hongrie, en Lituanie ou en U.R.S.S. après la conquête nazie.
Bien évidemment, l’image peut mentir et elle ment souvent.
Dans Il Varco, le procédé permet, non pas de mentir, mais de faire ce que la fiction ne peut pas : être dans l’action de plain-pied par les images et les sentiments qu’on assemble alors qu’ils n’avaient, à priori, rien à faire ensemble.
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