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Una mujer fantástica (Une femme fantastique) de Sebastian Lelio (2017)
Depuis des mois qu’ils ont une liaison, Orlando et Marina vivent enfin ensemble dans le bel appartement d’Orlando au centre de Santiago.
Mais Orlando, de vingt ans plus âgé que Marina, fait une rupture d’anévrisme et meurt.
Marina est alors en but à l’hostilité de la famille d’Orlando, son ex-femme, son frère et son fils, hostilité d’autant plus agressive que Marina est un transsexuel.
On sait les ravages qu’en son temps fit la bourgeoisie bien-pensante de Santiago. Mais même si le Chili de Pinochet n’est plus qu’un cauchemar qui s’éloigne, la bourgeoisie en question reste droit dans ses bottes.
Quand on connait l’importance de l’église catholique en Amérique du Sud et qu’on y ajoute un certain obscurantisme même dans les milieux « de gauche » pour tout ce qui pourrait concerner une « sexualité alternative », le scénario du film devient évident.
Et c’est bien son problème : Sebastian Lelio prend une comédienne transgenre, la met dans les bras d’un grand bourgeois qui va mourir et laisse mariner (si je puis dire par rapport au prénom du personnage).
Bien évidemment, les trois membres de la famille vont incarner trois formes de rejet : rejet emprunt de compassion et d’une très relative compréhension de la part du frère, rejet très « bourgeois » de l’ex-épouse, qui se sent salie parce que c’est un transsexuel qui occupait sa place mais qui va, ici, reprendre cette place « d’épouse légitime » (car authentiquement féminine) et rejet homophobe « de base » de la part du fils, une espèce de loubard assez ignoble et très bas de plafond.
Mais tout est tellement clair et définitivement scolaire que c’en est gênant. Ce qui manque ici, c’est un vrai regard.
Le film est plein de vide, de redites et de surlignage.
C’est trop long et assez vain et Daniela Verga qui est tout juste bien n’est quand même pas la grande tragédienne qu’encense la critique dans ce film qui semble plus être « un succès du moment » que tout le monde aura oublié demain[1].
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