mardi 14 décembre 2021

Un peuple et son roi

 

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Un peuple et son roi (2018) de Pierre Schoeller

Basile a été touché, un jour, par le roi Louis XVI.

Quelques années plus tard, il a quitté sa campagne pour venir à Paris.

Le 14 juillet 1789, le peuple parisien se soulève et prend la Bastille, symbole du despotisme royal.

Basile, qui est devenu l’aide d’un souffleur de verre, va assister aux évènements politiques depuis cette fameuse prise de la Bastille jusqu’à l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793.

Où sont passées l’intelligence et la finesse du réalisateur de L’Exercice de l’état ?

A priori, on pouvait penser que ce réalisateur allait réussir à lier une analyse politique et la perception que le peuple a pu avoir de cette époque riche en évènements.

Visiblement, c’est le but recherché ici, mais il y a loin de la coupe aux lèvres !

Le « versant », histoire politique du film avec les discours des assemblées, la guerre tout d’abord larvée, puis franchement déclarée entre les Girondins et les Montagnards est embrouillé, pompeux et bavard, alors qu’il devrait être à la fois clair, passionnant et didactique.

Quant au côté plus cinématographique pour ce qui concerne la chronique populaire, on sent bien que c’est censé faire penser à La Marseillaise de Jean Renoir.

Et on y pense, mais pas en bien !...

Le film de Renoir peut nous sembler aujourd’hui terriblement daté et surtout un peu surjoué et/ou surécrit par un réalisateur qui vient de se découvrir une conscience de gauche et certaines affinités avec le Parti Communiste Français ou plus exactement avec la C.G.T. Et curieusement ici, c’est presque pire : le film de Schoeller est d’une sottise tout à fait surprenante en ce qui concerne « le peuple » et les séquences qui se veulent « lyriques » sur la révolution.

Ainsi cette scène de la rue qui voit le soleil pour la première fois alors qu’on abat une des tours de la Bastille est interminable, lourde, ridicule et franchement pompée sur le court-métrage de Sean Penn, extrait d’un long métrage constitué de courts-métrages et intitulé 11’09’’01 – September 11.

Sans parler de la scène le plus grotesque dans laquelle Louis XVI rêve qu’il a la visite (et les reproches) de Louis XI, Henri IV et Louis XIV.

Pour aggraver le tout, la direction d’acteurs est particulièrement mauvaise : Gaspard Ulliel, Céline Salette et quelques autres sont très mauvais et Olivier Gourmet, Louis Garrel (Robespierre) et Laurent Lafitte (Louis XVI) sont totalement transparents.

Seule Adèle Haenel est excellente.

 

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