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Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque
En 1940, Babette, une jeune serveuse, arrive à Dunkerque pour chercher du travail. Elle se retrouve rapidement sur un bateau qui l’amène en Angleterre. C’est là qu’elle fait la connaissance de Gérard, un lieutenant français venu rejoindre le général de Gaulle.
Gérard la fait engager dans les services de renseignements comme bonne à tout faire. Mais la jeune gaffeuse provoque pas mal de problèmes jusqu’au moment où un officier britannique s’aperçoit que Babette est le sosie de la maîtresse du général Von Arenberg qui détient les plans d’Hitler pour envahir les îles britanniques.
Il faut à tout prix que Von Arenberg soit enlevé. Gérard et Babette sont parachutés en France.
Tout le monde en parle comme d’un temps héroïque, mais les moins de quarante ans ne peuvent qu’imaginer ce que fut le mythe Bardot qui, en gros, dura une dizaine d’années sur vingt et un ans de carrière.
Babette est le sixième film joué par B.B. après l’apparition du mythe, après l’explosion de la « bombe Bardot », après Et Dieu créa la femme. Pour être précis, il se situe entre La Femme et le pantin de Duvivier et Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond.
Il est aussi reconnu comme le premier film « Tous publics » de la star sulfureuse. L’odeur du souffre s’étant beaucoup dissipée depuis, on peut juger les films de sa carrière avec un peu plus de sérénité. Le mythe n’est plus qu’un souvenir, mais les films restent : les excellents (Clouzot et Godard), les bons (les deux Louis Malle, Autant-Lara et quelques autres), les assez mauvais, les calamiteux (Vadim… mais pas seulement).
Ici, nous nous situons entre les bons et les assez mauvais. Bon à cause de Bardot elle-même, de sa moue désarmante (même pour la gestapo), de l’inconscience un peu godiche du personnage qui lui fera réussir l’opération (l’enlèvement d’un général de la Wehrmacht), mais bon aussi à cause de Francis Blanche qui a immortalisé le personnage de Papa Schulz, paranoïaque chargeant son personnage de responsable de la gestapo d’une « kolossale finesse ». Assez mauvais, à cause d’un scénario flemmard qui laisse tout le travail au mythe en question, les dialogues sont insipides et les situations cocasses et absurdes tirées très au-delà du raisonnable. Cette roublardise s’avèrera payante puisque le film sera un immense succès. Mais à l’époque, Bardot assurait les entrées.
Que dire du reste ? On ne trouve même pas ce qui fait le charme des comédies françaises, même les plus ratées, les délicieux seconds rôles, à l’exception du grand Pierre Bertin dans le rôle trop bref du père de Gérard. Quant à Gérard lui-même, le rôle fut poliment refusé par Sacha Distel. Jacques Charrier prit la relève comme partenaire de la star et succéda à Distel, par la même occasion, dans le rôle envié, mais peu enviable, de « Monsieur Bardot ». Ce rôle-ci, le comédien, pas toujours inspiré chez Cayatte et Carné, entre autres, le paya très cher. Mais ça, c’est une autre histoire…
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