lundi 20 décembre 2021

Babe, le cochon devenu berger

 

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Babe (Babe, le cochon devenu berger) de Chris Noonan (1995)


Babe est un petit cochon de batterie, comme toute sa famille. Le jour où sa mère est emmenée à l’abattoir, Babe est acquis par un forain.

A la fête foraine, il est gagné par le fermier Hoggett. Ramené à la ferme, Fly, la chienne, qui vient d’avoir une portée, le prend sous sa protection. Mais Rex, le chien, voit d’un mauvais œil ce rapprochement « contre nature ».

Babe fait la connaissance des autres animaux : Ferdinand, le canard qui voudrait prendre la place du coq et ne pas finir « à la casserole », Mêê, la vieille brebis, et Duchesse, la chatte hypocrite et méchante.

Lorsque les petits de Fly sont vendus, la chienne adopte Babe comme son fils. Le petit cochon est fasciné par la garde des moutons.

Un jour, des voleurs de moutons tentent de faire main basse sur le troupeau d’Hoggett. Babe prévient les chiens qui donnent l’alerte.

« Ceci est l’histoire d’un cœur pur… » nous dit le commentaire en tout début de film et on craint le pire. On a tort.

Car si le film joue souvent sur la corde sensible, on peut surtout y voir l’histoire d’une initiation : celle d’un être d’exception dont la bonté et l’ignorance (après tout, il n’est jamais qu’un « rôti sur patte »), dont la pureté vont l’amener à accomplir de grandes choses en bousculant les idées reçues qui sont distillées par des intertitres tout au long du film : « Les choses sont ainsi et pas autrement », « Les cochons sont définitivement stupides », maximes hautement pensées qui sont démenties par les séquences censées les illustrer.

Et tout le monde retrouve son âme d’enfant devant l’histoire de ce Parsifal porcin qui, en plus d’être bon, doux et intelligent est un très joli petit cochon.

Au-delà de l’intérêt émotif, le conte se fait fable : tout ce qu’on vous raconte n’est pas forcément vrai et les grands principes sont faits pour être bousculés. Le message n’est pas d’une grande nouveauté, mais son médium est le plus original de tout ce qu’on a pu voir récemment dans le cinéma anglo-saxon : rappelons que Babe n’est pas un film américain, mais un film australien.

Rien à dire de l’aspect technique : le mélange animaux réels et animatronics passe de façon très « coulée » et tout est parfait : les effets spéciaux sont entièrement au service du scénario, ce qui devrait être l’usage, mais s’avère finalement assez rare.

Pour ce qui est de la corde sensible, le film fait mouche à tous coups : l’adoption de Babe par la chienne Fly, la mort de Mêê ou le triomphe final de Babe sont autant de séquences « faites pour », mais remarquablement faites, la palme revenant à la scène de la chanson et de la danse du fermier pour consoler et soigner son cochon malade. La chanson est le leitmotiv musical du film « Si j’avais des mots pour faire un jour pour toi… » sur un des thèmes (le plus connu) du troisième mouvement de la troisième symphonie de Saint-Saens.

Cette fable originale a été un immense succès aux Etats-Unis. On ne va pas bouder notre plaisir, pour une fois qu’un succès est mérité !

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