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Un revenant (1946) de Christian-Jaque
Après vingt ans, Jean-Jacques revient à Lyon sous le nom de Jean-Jacques Sauvage, producteur de ballet très en vue. C’est la panique pour Gonin et son beau-frère Nisard.
Car, il y a vingt ans, Nisard a tiré sur son « meilleur ami » Jean-Jacques sous prétexte qu’il l’avait pris pour un cambrioleur. En réalité, il s’agissait pour les Nizard, bourgeois de la soierie lyonnaise, de se débarrasser du soupirant encombrant de Geneviève, leur fille, destinée à épouser le riche Gonin.
Vingt ans plus tard, Nisard a de gros problèmes d’argent et comme sa famille refuse de le renflouer, il va marier François, son fils, à une petite dinde au physique ingrat et à la dot confortable.
Comme souvent chez Jeanson, la critique de l’ordre bourgeois est tout à fait, sinon conventionnelle, tout au moins datée. La lâcheté combinée du mari et du frère, la lassitude, puis le retour à la vie de la femme, le juvénile enthousiasme du fils et le cynisme de l’ex-amant de cœur, tout cela clichetonne furieusement et finit pas sentir la naphtaline.
Et comme souvent dans les productions françaises de l’époque, ce sont les interprètes qui assurent la pérennité de l’œuvre avec pas mal de réserves.
Gaby Morlay, sans jamais avoir été la comédienne du siècle, avait une certaine fraîcheur dans les années trente. Dix ou quinze ans plus tard, elle n’a plus la fraîcheur, mais reste approximative.
Jean Brochard et Louis Seigner font leur numéro habituel, alors que François Périer commence à faire adolescent sur le retour.
Seul Jouvet parvient à émouvoir… en faisant du Jouvet et la jeune Ludmilla Tchérina révèle un certain tempérament.
En fait, ce film fait partie de ces œuvres qui laissent un excellent souvenir, mais qui déçoivent quand on les revoit. Tout ce qui reste de celui-ci, c’est Jouvet et une scène, celle des adieux murmurés de Geneviève à la bourgeoisie lyonnaise à l’opéra.
C’est assez roublard et très efficace, comme tout ce que faisait Jeanson en général.
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