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Blackbird (2012) de Jason Buxton
Sean a adopté le style vestimentaire dit « gothique ». Solitaire et introverti, il est rejeté par les autres élèves du collège.
Seule Deanna lui témoigne un peu d’amitié, mais elle est la petite amie « officielle » du bellâtre du collège, champion de base-ball craint et respecté.
Sean rêve de se venger de tout le monde et parle de tout ça sur un réseau social.
Au nom du principe de précaution, la police l’arrête et trouve des armes chez lui : son père est chasseur et collectionneur d’armes.
Sean se retrouve en prison dans un quartier dominé par Trevor, un petit voyou qui a égorgé son beau-père.
Le film a obtenu le prix du meilleur film canadien au Festival de Toronto.
Si on ne sait pas qu’il est canadien, on croit d’abord qu’il est américain. Mais, en plus de la différence d’accent, il semble plutôt étrange pour un film états-unien : rien n’est surligné, les gentils ne sont pas complètement bons et les méchants pas complètement mauvais.
Le jeune Connor Jessup porte le film sur ses jeunes (mais solides) épaules. Il faut dire qu’il est bien entouré.
Rarement un film a représenté l’adolescence avec autant de finesse et d’acuité.
Rarement également, l’incarcération au nom du « principe de précaution » n’a été montré avec autant de mépris : ce petit réflexe trouillard et bourgeois typiquement américon fait reculer tous les acquits humanistes des dernières années, car si les Américains l’ont inventé, ils l’ont également très bien exporté.
Le film de Jason Buxton, réalisé sans effets de manche et sans « trucs » à la mode, met en scène un scénario linéaire d’une redoutable efficacité dans lequel un caïd de prison, figure qu’on « aime haïr » en général, attire à la fois notre sympathie et notre compassion.
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