mercredi 20 juillet 2022

La Mort aux trousses

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North by Northwest (La Mort aux trousses) d’Alfred Hitchcock (1959)

Roger Thornill est un publicitaire en vue. Lors d’un rendez-vous d’affaires, à la suite d’un quiproquo, Thornhill est pris pour un espion, George Kaplan. Il est enlevé par deux tueurs à gages à la solde d’un certain Townsend qui essaie de lui faire avouer des choses qu’il ignore (et pour cause !). Dépité, Townsend lui fait avaler des litres de whisky et le fait mettre dans une voiture dont les freins ont été trafiqués. Thornhill s’en sort avec une amende pour conduite en état d’ivresse, car personne, naturellement, ne croit en sa rocambolesque histoire.

Thornhill décide de mener seul son enquête. Il se rend aux Nations Unies où il rencontre le vrai Townsend qui doit y prononcer un discours : celui-ci n’a, naturellement, rien à voir avec l’Anglais cynique qui a failli le tuer ; mais celui-ci est assassiné et tombe dans les bras de Thornhill qui se retrouve accusé de meurtre et doit s’enfuir.

Il se rend à la gare Grand Central pour prendre le train de Chicago où il espère rencontrer le vrai Kaplan. Dans le train, il fait la connaissance d’Eve Kendall qui le cache pendant le voyage et l’aide à sortir de la gare de Chicago, cernée par la police.

Une fois de plus, le titre français est idiot. Si le héros fuit, ce n’est pas vraiment qu’on veut le tuer (bien qu’il fasse l’objet de deux ou trois tentatives dans ce sens, dont la fameuse scène de poursuite par un avion dans un champ de maïs), c’est simplement qu’il risque de gros ennuis.

Mais pour idiot qu’il soit, ce titre français donne lieu l’idée d’une course qui ne s’arrêtera qu’à la fin du film, et encore, puisqu’il se termine dans un train.

Le titre américain, lui, est totalement énigmatique : il s’agît bien d’une course vers le nord-ouest, de New York à Chicago et de Chicago au Mont Rushmore, mais on ne peut pas dire que le titre soit particulièrement parlant.

Donc le titre n’est pas bon. Mais quel générique, sur l’idée simple de lignes s’entrecroisant et finissant par représenter la façade d’un building de Manhattan : l’empereur du générique, le grand Saul Bass, nous plonge d’entrée de jeu dans un univers de chemin de fer et de poursuites, souligné avec génie par la musique du non moins grand Bernard Herrmann dans un générique qui s’achève sur Hitchcock ratant son bus.

Sans être hitchcockien à tout prix, on ne peut que s’incliner devant le rythme de la mise en scène et la précision du scénario. Tous les lieux qu’il investit, Hitchcock les fait siens jusqu’à nous donner l’impression qu’ils n’ont été construits que pour son film.

Loin des grandes théories pontifiantes que le « maître » étalait devant certain(s) de nos cinéphiles hexagonaux en barboteuse (suivez mon regard !), Hitchcock montre son savoir-faire sans affèterie et réalise aussi son film le plus trépident, soutenu par le flegme éberlué de Cary Grant, le charme un tantinet pervers d’Eva-Marie Saint et la morgue de James Mason.

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