mercredi 20 juillet 2022

Tournée

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Tournée (2010) de Mathieu Amalric

 Joachim Zand qui fut producteur de la télévision française revient des Etats-Unis avec une équipe de cinq strip-teaseuses et un strip-teaser pour faire une tournée de « New Burlesque », ces numéros de strip-tease exécutés par des femmes bien en chair qui racontent des histoires drôles en même temps.

Mais les filles rêvent de Paris et Joachim, qui n’y a pas laissé que des bons souvenirs, ne peut pas organiser leur passage dans la capitale.

Il les quitte au milieu de la tournée pour aller négocier avec ses anciens « amis » parisiens.

Lorsqu’il a été annoncé que ce film, entre autres, allait représenter la France au Festival de Cannes, tout le monde était content : un acteur talentueux unanimement apprécié, qui plus est très sympathique, réalisait un film sur un milieu mal connu en France, le « New Burlesque » américain.

Puis le film fut projeté à Cannes et les critiques ne tarirent pas d’éloge pour cette œuvre merveilleusement poétique qui n’obtint que le prix de la mise en scène ce dont certains furent choqués.

Alors d’accord, Amalric est sympa et le sujet de son film est original. L’ennui, c’est qu’il est mal traité. On ne voit que deux ou trois plans du spectacle et très peu de scènes nous montrent ces femmes, ce qu’elles font, leurs parcours, comment ça se passait aux Etats-Unis, comment elles ressentent leur exil.

Tout ce que voit le spectateur, il le voit à travers le personnage de Zand et Zand est un personnage, non pas burlesque, mais grotesque, salaud, inintéressant, antipathique, « contre charismatique », prêt à insulter et à humilier n’importe qui alors qu’il n’est rien et surtout parfaitement égocentrique. A partir de là, il ne s’intéresse à personne et surtout pas à ces filles qui, visiblement, lui vouent un immense mépris. Du coup, puisqu’elles ne l’intéressent pas, elles ne sont pas censées nous intéresser.

Par contre, on a droit à tous les états d’âme de ce gogol du showbiz et on s’en fout complètement.

Dés lors, le film est ennuyeux et il n’y a que la scène de la caissière du supermarché qui secoue un peu tout ça : Anne Benoit y est remarquable.

Aurélia Petit l’est aussi dans le scène tant vantée de la station-service qui ne serait pas mal si elle avait une quelconque « fonctionnalité » dans le film.

Bref, nous voilà encore dans un produit qui a plu, qu’on a vanté, où le public est allé sans oser dire qu’il n’aimait pas. Mathieu Almalric est sympathique, certes, mais il y en a marre des gens qui ont la carte !!!

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