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Ghahreman (قهرمان) (Un héros) d’Asghar Farhadi (2021)
Rahim est en prison pour dette. Il va chez son créancier à l’occasion d’une permission de deux jours et tente de le convaincre de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de ce qu’il doit.
Son créancier Bahram qui est aussi son ex-beau-frère refuse.
Farkhondeh, la compagne (cachée) de Rahim, trouve un sac contenant des pièces d’or. Elle pense qu’elle pourra ainsi payer la dette de Rahim, mais la somme serait insuffisante.
Rahim prétend que c’est lui qui a trouvé le sac et décide de le rendre à sa propriétaire.
Les médias s’empare de l’affaire et Rahim passe pour un héros.
Mais Bahram poursuit Rahim de sa haine.
Décidément, Farhadi s’exporte très mal, voire… pas du tout. Entre le fade Passé, made in France et le médiocre et hispanique Tout le monde le sait (je refuse de lui donner le « titre français » qu’ont décidé les incultes et imbéciles distributeurs français), il nous avait offert le très beau Client de retour en Iran.
Ici, nous sommes de nouveau au pays des Mollahs où on va encore en prison pour dette.
Ce « héros » n’a pas un charisme époustouflant. C’est la mise en scène qui réussit à maintenir l’équilibre entre la thèse de « l’héroïsme » et celle de « l’escroquerie » : le personnage du « héros » est sans aspérité et Amir Jadidi est remarquable par sa « neutralité » même. Son interprétation est pour beaucoup dans la force extraordinaire du film : Un héros est un « thriller moral ».
Et en filigrane, il y a tous ces détails qui viennent alimenter le récit, comme cet enfant bègue manipulé par les deux « parties », ou cette soirée de charité au cours de laquelle on choisit la cause qu’on va défendre.
D’aucuns (dont je suis) se posent cette question qui semble insoluble : comment se fait-il dans ce pays qui vit sous la dictature de la charia qu’on laisse sortir des films pareils !?
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