Biutiful (2010) de Alejandro Gonzalez Innàritu
Uxbal vit d’expédients. Il touche des commissions sur les trafics de clandestins africains et sur l’embauche de Chinois également clandestins et aux mains de marchands de sommeil.
Uxbal joue également au médium pour grappiller quelques euros auprès des familles de récents défunts.
De plus, il doit gérer la garde de ses deux enfants et sa relation avec Marambra, leur mère. Il doit surtout gérer son cancer de la prostate qui ne lui laisse que peu de temps à vivre.
Ou quand le boboïsme s’empare de la misère des clandestins…
Tout est sale, y compris et surtout l’appartement d’Uxbal. Tout ce qu’on les voit manger dans le film, on n’y toucherait pas… Et on aurait même l’impression que ça sent mauvais.
Sauf que… Sauf que le film, bobo en diable, n’est pas assez bien fait pour qu’on y croie. D’ailleurs, Uxbal non plus n’a pas l’air d’y croire, pas plus qu’il ne semble croire à sa mort prochaine.
Tout le monde s’est extasié sur le prix d’interprétation pour Javier Bardem au dernier Festival de Cannes et je me demande si je ne suis pas le seul à ne pas comprendre pourquoi.
Il n’a pas l’air de comprendre ce qu’on lui dit, il semble se foutre de tout et c’est d’autant plus choquant que les autres comédiens sont plutôt bons.
Avec un argument aussi fort (les derniers mois de la vie d’un petit truand qui vit de la misère des autres), Fellini, les frères Dardenne, Mike Leigh ou Ken Loach avaient tourné des œuvres fortes qui rendent Biutiful encore plus difficile à supporter, non à cause de la misère qu’il entend montrer, mais à cause de la médiocrité d’un scénario et d’une réalisation amorphes.
Bref, on pense pendant la projection à Il Bidone, à La Promesse, à Naked où à Pas de larmes pour Joy et on se demande vraiment ce qu’on fait là.
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