dimanche 3 juillet 2022

Furie noire

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Black Fury (Furie noire) de Michael Curtiz (1933)

(France 3 – 13/12/98)

Joe Radek est mineur : il fait des économies pour s’acheter une ferme et y installer sa « fiancée » Annah. Joe est fort en gueule, toujours plein d’entrain et aimé de tous.

Mais il ignore qu’Annah ne veut pas épouser un mineur. Lorsqu’il apprend le départ de la jeune femme, il va se saouler.

Le soir même, complètement saoul, Joe, poussée par un autre mineur, Croner, s’en prend au représentant du syndicat qui pousse les mineurs à ne pas faire grève.

Joe est acclamé comme le président d’un nouveau syndicat, beaucoup plus combatif. Ce que Joe ne sait pas, c’est qu’il est manœuvré par Croner qui est à la solde d’une entreprise mafieuse qui vend ses services de briseurs de grève aux patrons des mineurs.

Dans les années trente, la Warner était la seule « major » à produire des films ancrés dans une réalité sociale tragique que le cinéma occultait.

Et cette production nous valut quelques chefs d’œuvres : I Am a Fugitive from a Chain Gang (Je suis un évadé), Man’s Castle (Ceux de la zone) ou Wild Boys of the Road, pour ne citer que ceux-là, sans oublier Gold Diggers of 1933 (Chercheuses d’or) qui, de façon tout à fait inattendue dans une comédie musicale, rappelait dans un fabuleux numéro, My Forgotten Man, le sort misérable des vétérans de la grande guerre qui pointaient au chômage, comme dans Heroes for Sale (Héros à vendre) de William Wellman.

Black Fury appartient à la même veine, mais il ne s’agit pas ici d’un chef d’œuvre, loin s’en faut.

Tout d’abord, il y a Paul Muni. Que ce soit dans Scarface, dans Juarez ou dans Je suis un évadé, Muni est toujours parfait, même s’il en fait beaucoup. Mais cette fois, il en fait trop et son Joe Radek fait un peu figure de demeuré, vite exaspérant.

Curtiz est prisonnier d’un scénario encombrant dont il ne parvient pas à se dépêtrer et un invraisemblable « Happy End » achève de nous donner en Black Fury l’un des plus mauvais films de son réalisateur.

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