mardi 23 juin 2020

Écrit sur du vent


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Written on the Wind (Écrit sur du vent) (1956) de Douglas Sirk
Kyle Hadley, fils d’un magnat du pétrole, est censé seconder son père, mais passe son temps à boire. Son meilleur ami Mitchell tente de l’empêcher de plonger définitivement dans l’alcoolisme.
Lucy Moore vient d’être engagée chez Hadley et Mitch tombe amoureux d’elle. Mais il la présente à Kyle qui l’épouse.
Tout se passerait plutôt bien au début, mais Kyle apprend qu’il a peu de chance d’être père un jour.
Marylee, la sœur de Kyle, amoureuse de Mitch, mais rejetée par lui, persuade insidieusement son frère qu’il y a une aventure entre Lucy et Mitch.
Et Lucy est enceinte.
Autre façon de voir les choses, Lucy, Kyle et Marylee sont tous les trois amoureux de Mitch. Mais Marylee ne peut pas l’avoir parce qu’elle est une femme, Kyle parce qu’il est un homme et Lucy parce qu’elle est mariée à Kyle.
Plus simplement, c’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui auraient pu faire un joli couple s’ils ne vivaient chacun de son côté avec une famille, très exactement un frère et une sœur, deux pochetrons un peu fin de race et franchement gâtés dans tous les sens du terme.
Quoi qu’on fasse et par quelque bout qu’on prenne cette histoire, ça reste du gros mélo imbuvable. Imbuvable, mais « flamboyant », car Douglas Sirk, c’est du « mélo flamboyant ». Cette expression totalement idiote a même été inventée pour lui.
Bien sûr (et on l’a beaucoup souligné), il y a la clef homosexuelle, mais à part faire gloser les tapioles du monde entier, la « non liaison » entre un homo refoulé interprété par un comédien hétéro puritain et un « mâle idéal » interprété par un comédien homo (mais ça, on ne le savait pas à l’époque !), cette « non liaison », donc, ne casse pas trois pattes à un canard.
Quant à l’interprétation, elle va du banal minimum syndical de Rock Hudson et Lauren Bacall au cabotinage outré de Robert Stack et hystérique de cette pauvre Dorothy Malone dotée du pire rôle, celui d’une nymphomane alcoolique et tête à claques.
L’intérêt suscité par ces « mélos flamboyants » m’a toujours semblé un peu disproportionné. C’est assez empesé, décadent et quelque peu ennuyeux, si l’on excepte peut-être Imitation of Life (Le Mirage de la vie), remake d’un film de John Stahl de 1934.
Mais Ecrit sur du vent, au contraire, me fait l’effet d’être un des plus poussifs.

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