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A Study in Terror (Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur) de James Hill (1965)
Dans le quartier de
Whitechapel, à Londres, plusieurs prostituées sont sauvagement assassinées par
un maniaque qui envoie à la presse et à Scotland Yard des lettres signées
« Jack l’Eventreur ».
Sherlock Holmes reçoit un étui de chirurgien qui,
visiblement, a été gagé chez un prêteur de Whitechapel. Cet étui l’amène dans
le somptueux domaine de la famille Osbourne dont le fils aîné Michael a été
renié par son père lorsqu’il lui a annoncé son intention d’être médecin.
La piste de l’étui le conduit ensuite dans un asile pour
indigent dirigé par le docteur Murray qui consacre sa science de la médecine à
soulager les misères de Whitechapel.
Les deux personnages devenus mythiques (Holmes, personnage de fiction, et
Jack l’Eventreur, personnage réel mais jamais identifié) sont rassemblés ici
pour la première fois.
Treize
ans avant Meurtre par décret, mais en beaucoup moins bien, c’est au célèbre détective de
retrouver le non moins célèbre tueur en série qui fit couler tant d’encre et
inspira pas mal de réalisateur (Pabst, Hitchcock, Brahm, Berman, Clark…). On
retrouve ici tout le folklore : le brouillard, la nuit, les venelles
sombres de Whitechapel. Mais le tout est un peu trop propret. Les victimes, par
exemple, ne sont absolument pas conformes à la réalité : elles sont toutes
jeunes, jolies, bien habillées et bien maquillées.
Or,
on sait (Bob Clark l’a très bien montré dans Meurtre par décret) que ces pauvres femmes étaient, sinon vieilles, du moins
usées, laides, misérables, alcooliques et sales.
A
cause de cela et d’une épouvantable musiquette signée James Scott, on se
retrouve ici très loin des ambiances sulfureuses et inquiétantes qu’avaient su
créer Hitchcock, puis Brahm, dans The Lodger, Berman et Baker dans Jack l’éventreur et surtout Bob
Clark dans Meurtre par décret ou
David Wickes pour la télévision dans Jack L’éventreur.
Comme
James Hill n’apporte rien, le film paraît assez pâlichon, comparé à la fois à
ses prédécesseurs et à ses successeurs. L’interprétation va du correct Donald
Houston (Dr Watson) à l’épouvantable John Fraser (Lord Carfax) en passant par
l’insignifiant John Neville (Sherlock Holmes). Anthony Quayle joue ici les
bienfaiteurs soucieux et Frank Finlay un inspecteur Lestrade insignifiant. Les
deux acteurs se retrouveront dans le film de Bob Clark, le premier dans le rôle du très conservateur Sir Charles Warren,
directeur de la police et le deuxième… de nouveau dans le rôle de Lestrade,
mais en beaucoup plus convaincant.
Seul
l’excentrique Robert Morley campe un Mycroft Holmes haut en couleur, mais dont
le passage trop bref n’arrive pas à sauver les meubles.
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