jeudi 4 juin 2020

Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur


Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur - film 1965 - AlloCiné *
A Study in Terror (Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur) de James Hill (1965)

            Dans le quartier de Whitechapel, à Londres, plusieurs prostituées sont sauvagement assassinées par un maniaque qui envoie à la presse et à Scotland Yard des lettres signées « Jack l’Eventreur ».
            Sherlock Holmes reçoit un étui de chirurgien qui, visiblement, a été gagé chez un prêteur de Whitechapel. Cet étui l’amène dans le somptueux domaine de la famille Osbourne dont le fils aîné Michael a été renié par son père lorsqu’il lui a annoncé son intention d’être médecin.
            La piste de l’étui le conduit ensuite dans un asile pour indigent dirigé par le docteur Murray qui consacre sa science de la médecine à soulager les misères de Whitechapel.
           
Les deux personnages devenus mythiques (Holmes, personnage de fiction, et Jack l’Eventreur, personnage réel mais jamais identifié) sont rassemblés ici pour la première fois.
            Treize ans avant Meurtre par décret, mais en beaucoup moins bien, c’est au célèbre détective de retrouver le non moins célèbre tueur en série qui fit couler tant d’encre et inspira pas mal de réalisateur (Pabst, Hitchcock, Brahm, Berman, Clark…). On retrouve ici tout le folklore : le brouillard, la nuit, les venelles sombres de Whitechapel. Mais le tout est un peu trop propret. Les victimes, par exemple, ne sont absolument pas conformes à la réalité : elles sont toutes jeunes, jolies, bien habillées et bien maquillées.
            Or, on sait (Bob Clark l’a très bien montré dans Meurtre par décret) que ces pauvres femmes étaient, sinon vieilles, du moins usées, laides, misérables, alcooliques et sales.
            A cause de cela et d’une épouvantable musiquette signée James Scott, on se retrouve ici très loin des ambiances sulfureuses et inquiétantes qu’avaient su créer Hitchcock, puis Brahm, dans The Lodger, Berman et Baker dans Jack l’éventreur et surtout  Bob Clark dans Meurtre par décret ou David Wickes pour la télévision dans Jack L’éventreur.
            Comme James Hill n’apporte rien, le film paraît assez pâlichon, comparé à la fois à ses prédécesseurs et à ses successeurs. L’interprétation va du correct Donald Houston (Dr Watson) à l’épouvantable John Fraser (Lord Carfax) en passant par l’insignifiant John Neville (Sherlock Holmes). Anthony Quayle joue ici les bienfaiteurs soucieux et Frank Finlay un inspecteur Lestrade insignifiant. Les deux acteurs se retrouveront dans le film de Bob Clark, le premier dans le rôle du très conservateur Sir Charles Warren, directeur de la police et le deuxième… de nouveau dans le rôle de Lestrade, mais en beaucoup plus convaincant.
Seul l’excentrique Robert Morley campe un Mycroft Holmes haut en couleur, mais dont le passage trop bref n’arrive pas à sauver les meubles.

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