dimanche 7 juin 2020

Jack l’éventreur (Brahm)


Jack l'éventreur - film 1944 - AlloCiné ** et ***
The Lodger (Jack l’éventreur) de John Brahm (1944)
(France 3 – 21/06/98 - V.O. Stf – 80mn - HiFi-Idx – NB)
4 février 2002
Un tueur sadique a déjà assassiné sauvagement trois femmes dans le quartier de Whitechapel à Londres. Les lettres qu’il envoie à la presse sont signées « Jack l’éventreur » et toute la population des quartiers est de Londres est terrorisée.

Un certain Mr Slade prend pension chez les Burton dont la nièce Kitty Langley est chanteuse-vedette dans un théâtre. Or, Slade semble avoir une aversion particulière pour les actrices.
Remake parlant du film muet d’Hitchcock, ce film vaut surtout pour l’atmosphère du Whitechapel victorien et pour l’interprétation, tout particulièrement de Laird Gregar, mais aussi de Merle Oberon et de George Sanders.
A l’actif du film, on peut retenir le rythme assez vif de la réalisation et certains détails comme l’âge et le physique des victimes qui ne sont pas les jolies poupées qu’on trouvera vingt ans plus tard dans les productions qui ont pour sujet les meurtres d’un des plus célèbres tueurs en série de toute l’histoire du crime.
Mais les faiblesses d’un scénario banal et surtout très daté (on a fait beaucoup mieux depuis à propos de Jack l’éventreur) laissent le film très en-deçà du chef d’œuvre que le même Brahm réalisera l’année suivante avec, de nouveau, Laird Gregar et George Sanders, Hangover Square.
20 août 2017
Alors qu’une psychose commence à envahir les rues de l’East End londonien et tout le quartier de Whitechapel à la suite du meurtre sauvage de trois femmes dans la rue, un homme qui se fait appeler « Slade » se présente dans une maison qui loue son deuxième étage et ses chambres de bonne. Le soir-même, une quatrième femme est assassinée.
La nièce des respectables propriétaires, Kitty Langley, commence à être connue comme chanteuse de music-hall. Kitty, au théâtre, rencontre Annie Rowley qui fut une vedette il y a quelques années.
Quelques heures plus tard, Annie est la cinquième victime de l’éventreur. John Warwick, inspecteur de Scotland Yard, interroge Kitty qui est la dernière personne à avoir discuté avec Annie.
The Lodger est le remake homonyme (V.O.) d’un film muet d’Alfred Hitchcock de 1927 dont le titre français est Les Cheveux d’or.
Dans ce premier film, Jack l’Éventreur s’attaquait uniquement aux femmes blondes. Ici, il s’attaque aux femmes de théâtre et sa première victime était une « théâtreuse », type femme fatale, qui a mené le frère du tueur à la déchéance et à la mort.
En fait, les victimes de l’un des plus célèbres tueurs en série de l’histoire du crime étaient des prostituées dont la plupart devaient avoir des cheveux gris, quand ils n’étaient pas blonds.
Dans ce film, le nombre total de ses victimes s’élève à six. Or, « l’Éventreur » a tué quatre ou, plus vraisemblablement, cinq femmes (on n’est pas absolument sûr que la cinquième victime ne soit pas la victime d’un « copycat »).
De toute façon, le film de Brahm, comme celui d’Hitchcock ne se prétend pas historique sur le cas « Jack l’Éventreur » et il ne prétend pas l’être comme Meurtre par décret de Bob Clark ou From Hell des frères Hughes.
Dans son film suivant, John Brahm s’éloignera encore plus de l’historiographie de l’éventreur tout en gardant le thème du tueur en série dans les rues d’un quartier mal famé, tant au niveau esthétique qu’au niveau scénaristique avec Hangover Square qui se rapproche également du roman de Stevenson L’Étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde.
Ce qui subjugue ici, c’est la beauté formelle du film qui est emprisonné dans le brouillard nocturne de Whitechapel. Une scène et une seule est située en extérieur-jour. Tout le reste, ce sont trois décors : la maison qu’habite l’inquiétant « Slade », les deux théâtres et les rues de Whitechapel reconstituées en studio et c’est ce qui provoque une sorte de malaise claustrophobe chez le spectateur.
Et pour renforcer encore cette claustrophobie, l’admirable scène finale dans les coulisses du théâtre évoque irrésistiblement une autre scène qui lui est postérieure et britannique pour ce qui est de la production, celle de la poursuite dans les égouts de Vienne dans Le Troisième homme.
Le directeur de la photographie est Lucien Ballard qui sera, la même année, le co-directeur de la photographie (non crédité) du Laura de Preminger et, 20 ans plus tard, celui de The Party de Blake Edwards. C’était également celui du film précédent de John Brahm The Undying Monster.
Mais on sait très bien que John Brahm était un esthète et comme tous les réalisateurs de l’époque, il a dû superviser la lumière avec un soin jaloux.
Côté casting, nous ne sommes pas dans la série B. Merle Oberon et George Sanders sont les cautions « stars » du film. Tout le reste est impeccable, bien sûr, mais ce qui reste pour nous, c’est l’interprétation hallucinée de Laird Cregar dans ce qui sera son avant-dernier film. Le dernier sera le film suivant de John Brahm, le fabuleux Hangover Square.
Près de deux mètres pour 150 kilos, c’est en suivant un régime drastique (imposé par Hollywood à ses stars à l’époque !) qu’il mourra d’une crise cardiaque à l’âge de 30 ans, en 1944.

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