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L’Amour à mort (1984) d’Alain Resnais
Simon et Elizabeth ne vivent ensemble que depuis très peu de temps lorsque Simon meurt. Elizabeth est désespérée, mais Simon revient miraculeusement à la vie.
Après la joie des retrouvailles, Simon devient sombre : il songe à la mort qu’il a vue, qu’il a « vécue ». Judith et Jérôme, un couple de pasteurs qui sont leurs meilleurs amis, sont totalement impuissants à retenir Simon à la vie, Jérôme est trop imprégné par son dogme et Judith comprend trop bien la fascination que la mort exerce sur Simon.
Lorsque Simon meurt, pour de bon cette fois, Elizabeth lui promet de le rejoindre.
C’est l’un des rares films à parler simplement du sujet le plus difficile, le plus risqué et le plus tabou, la mort. On songe à Ordet et un peu à Truly, Madly, Deeply, bien que Resnais soit moins mystique que Dreyer, moins anecdotique que Minghella.
Elizabeth est biologiste : elle travaille sur l’avenir des espèces. Simon est archéologue : il est plongé dans le passé de l’humanité. Jérôme et Judith ne sont que des ministres du culte. Ces quatre personnages aux prénoms hautement symboliques si l’on se réfère à la bible, cherchent Dieu, le devenir de la civilisation ou une civilisation perdue et toutes ces recherches ne mènent, au bout du compte, qu’à la mort.
C’est mystique sans être bigot, très intellectuel sans être ennuyeux, mais en même temps passionné sans être hystérique. C’est découpé en scènes très courtes et magnifié par une interprétation d’une justesse époustouflante.
Un très grand film.
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