lundi 22 février 2021

Les Amours secrètes

 

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Les Amours secrètes (2009) de Franck Phelizon

 Un vieil homme ouvre un journal intime dans lequel il y a une lettre non décachetée.

En 1942, Sarah avait 25 ans. Sous le nom de Louise, elle chantait dans un petit cabaret ainsi qu’Huguette, sa meilleure amie.

Louise était amoureuse de Hans, sous-officier de la Waffen SS. Hans n’avait rien d’un nazi : c’est lui qui fournissait au père Piolet, le curé du village, et à Huguette, de quoi faire de faux papiers qu’ils fournissaient aux Juifs qui voulaient passer en zone sud.

Un jour, le réseau auquel elle appartient demande à Huguette de faire passer Michel, un résistant recherché par la Gestapo.

Lorsqu’on lit les critiques de certains films, on pressent quelquefois ce que j’appelle le syndrome « collier de nouilles ».

Qu’est-ce que le syndrome « collier de nouilles » ? C’est très simple : les enfants font des colliers de nouilles pour la fête des mères. Généralement, c’est assez laid, ça ne sert à rien, mais comme c’est le petit qui l’a fait et qu’il y a mis tout son amour, on regarde cette horreur avec les yeux humides.

Je ne sais pas de qui Franck Phelizon est le petit et c’est peut-être un jeune homme très sympathique. Mais lorsqu’on lit ce que dit la presse de ce film qu’on a eu le malheur de voir, les bras vous en tombent.

Soyons juste ! A part un ou deux gogols de service, personne n’ose trouver ça bien. Mais j’ai vu les professionnels de la critique beaucoup plus vachards à propos de films qui méritaient beaucoup moins d’être éreintés que celui-ci.

L’histoire est d’une sottise crasse, la réalisation vous a un petit côté grosse prétentieuse pas douée et l’ensemble de la distribution ferait passer, en comparaison, le spectacle de fin d’année de la maternelle de Saint Pompon-Les-Vaches pour une soirée des oscars.

Pour ce qui est de l’histoire, qu’on en juge : une femme juive amoureuse d’un SS (sic !) antinazi (resic !) dans une maison dont la maîtresse (mais qu’est-ce qu’Anémone est allée faire dans cette galère [1]?) est restée « mutique » (c’est dit comme ça dans le dossier de presse) depuis la mort de son fils. Autour de tout ça, d’improbables « résistants » et « collaborateurs » se font une guerre tout aussi improbable.

« J’ai voulu sortir des sentiers battus » affirme sans rire le réalisateur. Là, il est carrément hors piste : ce « gentil garçon » a-t-il une idée, même vague, de la façon dont on entrait dans la SS quand on était Allemand (les choses étaient un peu différentes pour les SS non allemands).

Au-delà de l’invraisemblable, rien dans le film n’est défendable. Et avoir pris dans le rôle principal une jeune femme censée chanter dans un beuglant et qui ne sait ni jouer, ni chanter, ce serait presque le pompon si le reste n’était aussi grotesque.



[1] Ainsi que Richard Bohringer, reconstituant dans cette lavasse cinématographique 23 ans plus tard, le merveilleux couple de l’excellent Grand Chemin de Jean-Loup Hubert

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