vendredi 12 février 2021

Le Violon de Rothschild

 

Le Violon de Rothschild (1996) d’Edgardo Posarinski


Le jeune Benjamin Fleischmann, élève et admirateur de Dimitri Chostakovitch, est scandalisé par l’accueil hostile que le parti et la Pravda viennent de faire à la première de Lady Macbeth de Mtsensk.

 

Fleischmann écrit lui-même un opéra d’après un récit de Tchékhov Le Violon de Rothschild. Il envoie le manuscrit à Chostakovitch qui, se promenant dans la campagne, se représente l’opéra : dans un schtetel, le violoniste du petit orchestre local voit sa femme mourir et s’interroge sur l’inanité de la vie. Il décide de ne plus jamais jouer de violon et fait don de son instrument au flûtiste Rothschild, le « plus pauvre garçon du village ».

La seule curiosité ici pour un Français, c’est qu’un Rothschild puisse être « le plus pauvre garçon du village ». A part cela, ce film est le type même du ratage retentissant. La première partie est plus composée de stock-shots que d’images tournées pour le film. On oscille de façon désagréable entre le film de fiction et le documentaire et tous les moments dramatiques sont lourdement soulignés par l’air de l’innocent du Boris Godounov de Moussorgski, chanté de façon à la fois exécrable et inaudible.

La deuxième partie nous envoie sans transition dans le film d’opéra, puisqu’il s’agît d’une version abrégée de l’opéra de Fleischmann.

Enfin, la dernière partie, la plus courte, nous plie vite fait l’épilogue de tout cela : Fleischmann est mort pendant la bataille de Leningrad et Chostakovitch, qui a orchestré l’opéra, ne parvient pas à le faire représenter. Ç’aurait pu être un livre intéressant, mais ce n’est qu’un film interminablement didactique et platement statique. Quant à l’opéra de Fleischmann, ça ressemble à du sous-Chostakovitch, et pas du meilleur. Mais comment juger là-dedans ?

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