mardi 2 février 2021

Viva la libertà

 

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Viva la libertà (2013) de Roberto Andò

 Enrico Oliveri est le chef du parti d’opposition. Mais, très contesté au sein de son propre parti, tout le monde le donne perdant aux prochaines élections.

Sans prévenir qui que ce soit, pas même sa femme Anna, ni son conseiller Andrea Bottini, Enrico s’enfuit à Paris retrouver Danielle, un amour de jeunesse.

Anna révèle alors à Andrea l’existence de Giovanni Ernani, frère jumeau d’Enrico.

Andrea tente le tout pour le tout : il va substituer Giovanni Ernani à son frère député.

Toni Servillo est devenue une figure incontournable du cinéma italien : 6 films en 2010, 3 films en 2011, 2 films en 2013, c'est-à-dire l’excessivement surestimé (et oscarisé) Grande Bellezza, navet boursouflé, prétentieux et bête et ce film-ci.

De plus, il joue ici deux personnages et il est donc presque de tous les plans.

Soyons clair : le coup du grand chef (d’état, de parti, de gang…) qu’on remplace par son frère jumeau ou par un simple sosie, on a vu ça mille fois, du banal Président d’un jour d’Ivan Reitman au sublime Kagemusha d’Akira Kurosawa en passant par Le Prisonnier de Zenda et tout un tas de comédies plus ou moins réussies.

Si vous ajoutez à ça un bon gros discours démago à la Capra (le poète un peu fou vient rafraîchir l’image de l’homme politique en bout de course et probablement pourri), plus un discours abscon et prétentieux sur le cinéma (le personnage grotesque du mari de Danielle) et des allers-retours permanents (et fatigants !) d’un personnage à l’autre qui en remettent une couche dans le côté lourdingue, vous obtenez ce truc pas désagréable à voir, mais très bête.

Servillo fait son numéro habituel (et un peu lassant) qui n’étonne plus personne de même que celui de Valeria Bruni-Tedeschi, « l’éternel-amour-de-jeunesse-qu’on-ne-peut-pas-oublier »

Valerio Mastandrea, dans le rôle de Bottini le factotum souffre-douleur de la vieille diva politique (Servillo, encore lui, était déjà Il Divo du lourdingue Sorrentino) et Michela Cescon, l’épouse d’Enrico Anna, sont beaucoup plus intéressants.

En résumé, ça se laisse voir, c’est bête, prétentieux et longuet, mais nettement moins (pour les trois qualificatifs) que La Grande Bellezza.

Il y a tout de même quelque chose de réussi, c’est la pirouette finale.

On peut se demander si, entre Andò, Sorrentino, Risi (le fils de l’autre) et quelques autres, le cinéma italien, après avoir connu la ruine berlusconienne, ne serait pas en train d’entamer son déclin narcissique.

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