samedi 27 février 2021

La Fille au bracelet

 

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La Fille au bracelet (2019) de Stéphane Demoustier

Sur une plage, deux gendarmes viennent chercher une jeune fille qui était là avec ses parents et son petit frère.

Deux ans plus tard, Lise, la jeune fille arrêtée sur la plage, est l’accusée. Entre son arrestation et ce procès, Lise était en liberté, mais elle portait un bracelet électronique.

Lise est accusée d’avoir tué sa « meilleure amie », Flora, le lendemain d’une fête que la victime avait organisée chez elle.

Ce film est un remake de Acusada de Gonzalo Tobal en 2018 et Stéphane Demoustier n’a paraît-il, pas vu le film original.

Est-ce à cause de cela que ce remake est meilleur que son modèle ?

Il y a toutefois quelque chose que Stéphane Demoustier a repris du film argentin, c’est le parti-pris d’absence de pathos et d’ « effets de manche », ce qui est un comble pour un « film de prétoire ».

Mais ce qui, dans le film argentin, avait un peu tendance à engendrer l’ennui, renforce ici une ambiance glacée qu’on retrouve dans le jeu des comédiens.

Et c’est sur cet effet glaçant qu’est basé toute la mise en scène et, curieusement, c’est ce qui assure la réussite du film, là où le film argentin lui, ennuyait.

Car les films (téléfilms et séries) « de prétoire », souvent américains, sont en général plein de grands effets lyriques et de plaidoiries impressionnantes de ténors du barreau. Ces effets sont, en général, casse-gueule, surtout pour un réalisateur peu rompu aux « effets » et quasi-débutant.

Et ce n’est pas le moindre mérité et la moindre preuve d’une grande intelligence qu’un si jeune réalisateur ait pu se méfier ainsi de son inexpérience.

Dans mon souvenir, le film argentin ne donnait pas le verdict, pas plus qu’il ne se prononçait quant à la culpabilité de l’héroïne. Celui-ci ne se prononce pas plus quant à la culpabilité, mais on connaît quand même le verdict.

Pour passionner sans effet, il faut, à minima, un beau casting : depuis les seconds rôles, Pascal-Pierre Garbarini (le président du tribunal), Carlo Ferrante (l’avocat des parties civiles), Anaïs Demoustier (avocate générale et, accessoirement, sœur du réalisateur), Annie Mercier (l’avocate de Lise), Roschdy Zem et Chiara Mastroianni (dans les rôles un petit peu plus importants des parents de Lise) jusqu’au rôle important, celui de Lise interprète par Melissa Guers, tout le monde est remarquable.

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