Présidents

 

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Présidents (2020) d’Anne Fontaine

Depuis qu’il n’est plus président, Nicolas s’ennuie. Il voudrait redevenir président.

Lorsqu’il apprend que François, son successeur à l’Élysée, s’est reconverti à la vie à la campagne, il a une idée complètement folle : faire équipe avec lui pour reconquérir le pouvoir.

Mais François semble heureux et serein dans sa campagne auprès de sa femme vétérinaire.

Il n’y a qu’une chose qu’il ne supporte pas : c’est la moindre allusion à son successeur et à la trahison de celui-ci.

La critique d’un certain hebdomadaire, phare de la bien-pensance et du politiquement correct, écrit à propos du film : « En matière d’analyse politique, ça ne vole pas très haut. »

La bien-pensance et le politiquement correct n’est, ici, pas synonyme d’intelligence : Présidents ne prétend pas autre chose qu’une comédie qui met en scène deux personnages publics que nous connaissons tous.

Et même si les « présidents » sont bel et bien nommés Sarkozy et Hollande (on aurait pu tout autant rajouter Macron), l’histoire est universelle.

Car ces deux personnages sont présentés comme deux enfants gâtés entre Hollande qui est « sorti de ça », mais qui casse tout quand on parle de son successeur et Sarkozy qui va s’avérer incapable de prononcer le nom du parti Europe-Écologie-Les Verts.

Et les tangentes que prend Anne Fontaine pour brouiller les cartes : la jeune comédienne « dont on parle » devient une vétérinaire en milieu rural et la goualeuse murmureuse prétentieuse idiote et « fille à papa » devient une somptueuse cantatrice qui possède ce que sa « modèle » n’a pas, une voix et un cerveau.

Pascale Arbillot et Doria Tiller sont aussi brillantes que leurs « maris » Grégory Gadebois et Jean Dujardin : le premier est remarquable dans le mimétisme et le second ne parvient à aucun moment à être aussi lamentable que ce qu’on est bien obligé d’appeler son modèle.

En tous cas, ils sont tous les deux meilleurs que les originaux.

Une excellente comédie bien troussée.