mercredi 25 août 2021

Gagarine

 

***

Gagarine (2020) de Fanny Liatard et Jeremy Trouilh

En 1961, la municipalité communiste d’Ivry-sur-Seine entreprend l’édification de plusieurs cités dont celle qui sera dénommée Gagarine en l’honneur du cosmonaute soviétique Youri Gagarine qui l’inaugurera en 1963.

Soixante ans après le début de cette édification, la cité Gagarine va être rasée. Youri, qui y est né et qui fut nommé Youri en hommage au cosmonaute, veut sauver « sa » cité et il fait tout pour empêcher sa démolition en essayant de la maintenir en état.

Pour cela, il est aidé par Houssam qui habite à « Gagarine » comme lui et par Diana, une jeune Rom dont le groupe s’est installé à proximité.

J’ai toujours nourri la plus grande méfiance vis-à-vis des films unanimement « encensés » par la critique à leur sortie.

Mais à toute règle, il faut des exceptions ! Et avec ce film, j’ai été scotché.

L’osmose onirique entre Youri Gagarine, la cité Gagarine et Youri, le héros du film est parfaite. Le premier a inauguré la deuxième qui va être « désinaugurée » par le troisième qui porte le prénom du premier alors que la deuxième porte son nom.

Youri, c’est le Don Quichotte de la cité Gagarine. Et si Houssam, son meilleur ami, figurerait bien Sancho Pança, Diana, qui vient se greffer au duo n’a rien de Dulcinée, même si « Youri Quichotte » est attiré par elle. Et le duo devient trio.

Alséni Bathily (Youri) est une véritable révélation, de même, en moins important, que Jamil McCraven. Lyna Khoudri, lumineuse, n’est pas une révélation : on avait pu apprécier son (grand) talent dans Les Bienheureux en 2017, dans Papicha en 2019, dans Hors normes, la même année, et dans d’autres films que je n’ai pas vus. Seul point noir de la distribution : le lamentable Finnegan Oldfield qu’on voit, fort heureusement, assez peu.

La mise en scène « aérienne » (si je puis dire) adopte le point de vue de Youri. Et, comme je l’ai dit plus haut, le drame social se fond dans l’évocation onirique avec un bonheur rare.

Le film est un choc comme on aimerait en connaître plus souvent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire