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The Manchurian Candidate (Un crime dans la tête) de Jonathan Demme (2004)
Le capitaine Marco et le sergent Shaw patrouillent avec leur compagnie dans les rues d’une petite ville d’Irak lorsqu’ils tombent dans une embuscade.
De retour aux États-Unis, ils font tous le même récit glorifiant l’héroïsme du sergent Shaw qui leur a sauvé la vie en les aidant à s’enfuir.
Mais aucun d’eux ne croit en son propre récit et le capitaine Marco fait même un cauchemar dans lequel ce qu’il croit être la réalité lui apparait toute autre.
Je n’ai jamais considéré Jonathan Demme comme un excellent cinéaste et je n’ai jamais compris l’engouement d’une (grande) partie de la critique pour ce médiocre petit faiseur, y compris pour ce qui est de son film le plus « prestigieux » Le Silence des agneaux dont le seul souvenir qui me reste est celui d’un irrépressible ennui malgré, je le reconnais, l’excellence des prestations de Jodie Foster et Anthony Hopkins.
Ici, il plonge le roman de Richard Condon et sa première adaptation de John Frankenheimer, non dans un bain d’acide, mais dans un bol de camomille.
Il n’y a plus de Corée, plus de communistes, plus d’hystérie maccarthyste, plus de lavages de cerveaux et, surtout, plus de guerre froide !
Bref, il ne reste plus grand-chose si ce n’est le numéro de téléphone de Rosie (qui est le même que dans la première version) et une mère très possessive, mais beaucoup moins diabolique que « l’autre ».
En gros, c’est une autre histoire. Autre temps, autre mœurs, Eleonor, maîtresse-femme, n’a plus à jouer les épouses dociles de son crétin de mari qu’elle dirige dans le privé puisqu’ici, de mari, elle n’en a pas et c’est ouvertement qu’elle dirige tout, à commencer par son fils.
Certes, le personnage d’Iselin était antipathique, mais il était très loin d’être inutile. Et il manque ici.
Mais ce qui manque le plus, c’est la guerre froide et le « lavage de cerveau », obsession paranoïde des Américains dans les années 50.
Du coup, la fameuse scène du cauchemar de Marco est à peine esquissée dans une courte séquence aussi lavasse que tout le cinéma de Demme.
Le titre original est toujours « Le Candidat mandchoue » : dans le livre et dans l’autre version, la patrouille était prisonnière en Manchourie.
Difficile de voir le rapport ici, alors les adaptateurs du scénario original d’Axelrod ont eu « l’idée géniale » d’inventer une compagnie malfaisante qui se nomme « Manchurian Global ».
Liev Schreiber (Raymond) et Meryl Streep (Eleonor) sont bien, sans plus, et loin de faire oublier Anthony Harvey et, surtout, Angela Lansbury, mais Denzel Washington (encore quelqu’un de très surestimé !) est aussi lavasse que le reste du film dans le rôle précédemment tenu (et autrement mieux !) par Frank Sinatra.
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