jeudi 12 août 2021

Retour vers le futur II

 

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Back to the Future – part two (Retour vers le futur II) de Robert Zemeckis (1989)

Marty, lors de son voyage dans le passé, a changé la vie de sa famille. Son père destiné à devenir le comptable souffre-douleur de l’immonde Biff Tannen, sera un écrivain à succès qui emploiera Biff comme homme à tout faire.

 

Mais Doc revient chercher Marty, car l’avenir de Marty et de Jennifer (qu’il épousera) et, surtout, de leur fils s’annonce bien sombre si Marty (celui de 1985) n’intervient pas en 2015.

Retour vers le futur était une comédie qui n’était pas du tout destinée à avoir une suite.

Mais nous sommes aux Etats-Unis et, aussi vrai que, selon eux, « Dieu nous surveille », et que, par voie de conséquence, un bienfait n’est jamais perdu, et une mauvaise action toujours punie, un succès cinématographique ne doit jamais rester… improductif.

Le succès totalement imprévu de l’opus 1 a obligé les scénaristes à se raccrocher à la scène finale de ce premier film.

Du coup, on a un peu l’impression que ce « saut dans l’avenir », annoncé dans le premier film ressemble à une patate chaude dans les mains des scénaristes qui ne savent visiblement pas quoi en faire, puisque ce qui les intéresse, ce n’est pas l’anticipation, mais l’uchronie. De ce fait, la séquence « 2015 » est expédiée « vite fait, [pas très] bien fait », pour nous faire revenir en 1955 où le vieux Biff, celui de 2015 a volé la De Lorean pour retourner en 1955 se donner à lui-même, « jeune », l’almanach qui va apporter la fortune au méchant Biff et changer le « joli 1985 » en un « 1985 infernal », une uchronie cauchemardesque où la ville entière ainsi que Marty et sa mère appartiennent à Biff qui, au passage a tué le père de Marty.

Tout ça est un peu tiré par les cheveux, mais ça fonctionne, comme l’arrivée inopinée de l’employé de la Western Union qui vient délivrer une lettre envoyée 70 ans auparavant par Doc, projeté dans le passé mythique du Far-West, et la suite de la scène au cours de laquelle Doc avait renvoyé Marty en 1985. Le même Doc voit alors Marty revenir et lui demander de l’envoyer… 70 ans auparavant.

Autre choc temporel, mais qui n’a rien à voir avec le scénario : Claudia Wells, interprète du rôle de Jennifer Parker dans le premier film et indisponible pour le deuxième (qui, je le rappelle, n’était pas prévu…) a été remplacée par Elizabeth Shue dans ce film-ci, ce qui a obligé la production à retourner à l’identique, la séquence finale du 1 qui sert de séquence d’ouverture au 2. De même, Crispin Glover qui interprétait le rôle de George MacFly, le père de Marty, et qui avait refusé de tourner dans le deuxième ayant eu avec Zemeckis des relations tendues, est remplacé par Jeffrey Weissmann qu’on a maquillé pour qu’il ressemble à Crispin Glover : la production se servit de scènes du 1 sans avoir demandé l’autorisation de Glover qui intenta un procès à Universal, procès conclu par un « accord amiable ».

Dans tous les délires chronologiques que les scénaristes semblent avoir complètement bordés, il y a tout de même un trou : les personnages sont censés ne pas rencontrer leurs « eux-mêmes » d’un autre temps, ce qui créerait, d’après Doc, « un choc spatio-temporel », mais il semble que la loi ne s’applique pas au méchant Biff qui va bien être obligé de « se rencontrer » pour « se » remettre le fameux almanach !

A part ça, on peut chercher, tout semble avoir été assuré, ce qui est assez compliqué dans ce contexte.

C’est très bien, mais ça ne fait pas plus un chef d’œuvre que le premier ! Et ça reste agréable à voir.

 

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