mardi 6 décembre 2022

Boy Erased

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Boy Erased (2018) de Joel Edgerton

Jared Eammons est le fils de Marshall Eammons, pasteur baptiste, et de Nancy Eammons.

A l’université, Jared se lie d’amitié avec un camarade, mais un soir, celui-ci se jette sur lui et, bien qu’il ne l’ait pas laisser faire, cette agression le trouble !

Il avoue à ses parents qu’il est attiré par les hommes et son père, après avoir consulté deux « guides spirituels », le place dans une institution qui va le « soigner » et, peut-être, le « guérir » de ce « péché ».

Une fois de plus, on ne fait pas de bon film avec des bons sentiments.

En 2019, « la plus grande démocratie du monde » élit (plutôt mal, avec 2,8 millions de voix de moins que sa rivale) un gros débile mental, fils à papa arrogant et détraqué, poursuivant ainsi un mouvement épouvantable de grand retour vers le conservatisme le plus réactionnaire initié en Israël, en Turquie et en Hongrie, et qui se poursuivra en Italie et au Brésil…

Bref, derrière ces outres faites « de pisse et de vent », il y a, souvent, l’église évangélique, celle dont on a beaucoup parlé à propos de l’élection du déchet brésilien Bolsonaro.

Le pasteur du film n’est « que » baptiste. Sans être aussi influente que sa « congénère » évangélique, l’église baptiste a bien mariné dans un jus réac.

Le film le montre avec générosité, mais aussi avec une bonne grosse balourdise bien américonne : on ne se refait pas ! Le réalisateur lui-même s’octroie le rôle du « méchant » qu’il surjoue, comme le reste de la distribution qui surjoue tout et plutôt mal, tout particulièrement les « parents », Russell Crowe « déchiré » entre son amour de père et son amour « pour dieu » (noter la minuscule) et Nicole Kidman, franchement ridicule en mater dolorosa, d’abord déchirée (elle aussi !) entre ses « obligations » de femme soumise de pasteur et son amour pour sa progéniture, eut-elle des tendances « sodomites » (quelle horreur !). N’oublions pas notre génie ex-précoce Xavier Dolan dans le rôle de l’ex-homo dont la « conversion » a si bien réussi et qui est devenu l’un des pires inquisiteurs anti-pédé, ce qui tendrait à penser que cette « conversion » peut « fonctionner ».

A côté, le médiocre Lucas Hedges fait figure de bon élément du casting en étant juste « pas trop mauvais » dans le rôle principal. On peut aussi remarquer Triye Sivan et Britton Sera dans les rôles de deux « stagiaires », le premier qui simulera la « conversion » pour être tranquille et sortir de cette maison de fous et le deuxième qui sera broyé par le système et finira par se suicider.

Le rappel dans un carton final que le véritable Victor Sykes, le gourou anti-pédé, s’est installé quelques années plus tard à New-York « avec son mari » est une lourdeur assez répugnante de plus dans ce décidément très mauvais film, mauvaise adaptation des mémoires de Garrard Conley qui était au contraire, paraît-il, excellente.

Décidément, comme le rappelait Scott Peck « Il serait […] raisonnable de conclure que Dieu n’est qu’une illusion destructrice de l’esprit humain, et que la croyance en Dieu constitue une forme très répandue de psychopathologie qu’il faut absolument guérir. »

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