lundi 19 décembre 2022

Crimson Peak

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Crimson Peak (2015) de Guillermo del Toro

Carter Cushing est un riche homme d’affaires de Buffalo (New York). Sa fille Edith voit quelquefois le fantôme de sa mère lui apparaitre. Et c’est ce fantôme qui, un jour, la prévient : « Prends garde à Crimson Peak ! »

Edith fait la connaissance d’un baronnet anglais, Thomas Sharpe qui essaie de faire subventionner par Carter une machine de son invention qui lui permettrait d’extraire l’argile rouge de sa propriété anglaise.

Carter refuse, mais Sharpe commence à séduire Edith. Peu après, Carter est assassiné.

Lorsqu’on a été un aficionado de la Hammer dans les années soixante, ce qui est mon cas, et qu’on voit quelques images de Crimson Peak, on court voir le film.

Et puis, comme souvent, on est déçu !

L’image est renversante et les décors sont somptueux, beaucoup plus, en tous cas, que ne l’étaient ceux de la Hammer, réalisés à la hâte et sans moyen.

Ce qui manque de moyen ici, c’est le scénario tout à fait en adéquation avec la pauvreté de l’argument : un aventurier séduit une oie blanche fortunée, l’épouse, la séquestre, puis cherche à l’empoisonner aidé par une sœur démoniaque et possessive avec qui il entretient une relation incestueuse. On a vu ça mille fois depuis Gaslight (où, cependant, il n’y avait pas de sœur !) et dans pas mal de téléfilms.

Du coup, le beau décor de cette merveilleuse bicoque tourmentée et baroque devient une coquille vide où, tout au moins, pleine de vers assez dégoûtants et passablement grotesques (les fantômes !) et où des personnages s’agitent au gré d’un scénario amorphe et sans originalité. Le reste, c’est du coup de théâtre à deux balles plus risible qu’effrayant.

Quant au final, il est totalement grotesque.

Même le « Crimson Peak » (l’argile rouge qui teint la neige en rouge) est si mal exploité qu’il tombe à plat.

Comme toujours, la fade Mia Wasikowska joue la pintade de service alors que Tom Hiddleston joue les utilités avec savoir-faire, mais sans génie excessif.

Et comme souvent, c’est la méchante qui remporte la palme : la magnifique Jessica Chastain joue la sœur diabolique avec des accents qui rappellent étrangement la grande Judith Anderson en Mrs Denver ou plus exactement une Mrs Denver qui serait AUSSI Rebecca.

Jessica Chastain et le décor de la maison sont les deux seuls intérêts de ce film poussif.

Peter Cushing était co-vedette, souvent antagoniste, avec Christopher Lee de la Hammer de « l’âge d’or ». C’est sans doute en hommage à la firme britannique que l’héroïne porte le patronyme de Cushing, mais il ne suffit pas d’user de cette coquetterie pour profiter de l’inspiration « Hammer ».

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