samedi 24 décembre 2022

Thalasso

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Thalasso (2019) de Guillaume Nicloux

Cinq ans après son enlèvement, Michel Houellebecq est en thalassothérapie à Cabourg.

Mais il est au régime sec : il n’a droit ni aux cigarettes, ni à « une certaine cuisine riche », ni, bien sûr, au vin.

Et c’est là qu’il croise un autre curiste, Gérard Depardieu qui a, dans sa chambre, tout ce qui peut faire leur bonheur : des clopes, des rillettes et du pinard.

Mais les trois Pieds Nickelés qui avaient enlevé Houellebecq ont besoin de lui pour retrouver leur propre mère qui a disparu.

Cinq ans après, non pas l’enlèvement de Michel Houellebecq, mais le film L’Enlèvement de Michel Houellebecq de Guillaume Nicloux, on retrouve l’écrivain dans ce film-ci qui, sans en être une vraie suite, n’y fait pas moins référence, jusqu’à mettre en scène les « kidnappeurs » de l’opus 1.

Comme l’a dit Xavier Leherpeur, « c’est un film qui a régulièrement du charme ».

« Régulièrement », certes, mais pas toujours ! La principale de ces pierres d’achoppement, c’est, justement, la présence des « kidnappeurs » auxquels je fais référence plus haut. Le discours (un bien grand mot !) de ces pieds nickelés est sans intérêt, sans être rigolo et dénué de la moindre intelligence et du moindre enjeu scénaristique.

On peut aussi regretter des scènes un peu bêbêtes comme celle de Françoise Lebrun dans laquelle Nicloux rend un hommage confus et maladroit à La Maman et la putain de Jean Eustache ou un final à la « Bon, j’vais m’coucher ! », c’est-à-dire « je sais pas trop comment finir et je torche ça vite fait et n’importe comment ! ».

Lors de la sortie de L’Enlèvement de Michel Houellebecq, Libération écrivait que « le film ne permet[tait] pas de distinguer Michel Houellebecq de l’acteur qui joue son propre rôle ».

De la même manière, Jean-Luc Lalanne pour Thalasso déclare que le film se joue sur « l’idée moyenne qu’on se fait de Gérard Depardieu et Michel Houellebecq ».

Toutefois, on peut tout de même constater qu’il s’agit bel et bien d’une fiction puisqu’on voit notre Gégé national boire une bouteille d’eau !

Mais le duo fonctionne parfaitement, même si le film, assez nonchalant, ressemble à un sujet de l’émission Strip-Tease étiré en long métrage, mais plutôt moins plaisant que le Ni juge, ni soumise réalisé il y a deux ans par le créateur de la fameuse émission franco-belge, film qui se réclamait ouvertement de l’émission.

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