Ni juge, ni soumise

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Ni juge, ni soumise (2017) de Jean Libon et Yves Hinant

A Bruxelles, Anne Gruwez est juge d’instruction et passe sa vie à interroger des criminels et à visiter des scènes de crime.

Anne Gruwez est un personnage haut en couleur et elle parvient toujours à faire dire à ses suspects ce qu’elle veut leur faire dire.

Et il faut bien reconnaître qu’elle a fort à faire : maris violents, trafiquants de drogue, assassins plus ou moins psychopathes et tueuses illuminées…

Qui ne se souvient du fameux Batumanbe interprété par Combo Belge, accompagné à l’image par ce (faux) dessin animé et de cet étrange mélange image et son joyeusement (et faussement) foutraque ?

Voici donc le retour « sur grand écran » de l’émission-culte des années 90, Strip-Tease, « le magazine qui [nous] déshabill[ait] ».

On n’en finirait plus de citer les sujet, « cultes » eux aussi, traités dans cet objet télévisuel curieusement identifié, qu’ils soient belges ou français.

Ici, nous sommes à Bruxelles et Anne Gruwez est juge d’instruction et n’a pas sa langue dans sa poche.

Lorsqu’une avocate se plaint de son client qui sort de huit ans de prison et lâche à la juge : « Vous vous rendez compte !?... Et ça fait dix ans que ça dure… ! », celle-ci réplique du tac au tac : « Il a quand même pris huit ans. Pour vous, il n’y a pas de quoi se vanter ! ».

Au-delà des « clients qui passent » et qui sont, eux-mêmes, des cas aberrants qui doivent au film son « slogan » publicitaire, « Ce n’est pas du cinéma, c’est pire ! », il y a l’enquête « de fond » que veut rouvrir la juge, celui de meurtres en série de prostituées dont l’assassin qu’on pense unique, serait mort récemment, une affaire ancienne de 14 ans que la juge tient particulièrement à cœur.

Pour employer une expression très actuelle, le film est « cash », comme est cash son héroïne.

Il se trouve que l’avocat d’une des « clientes » du juge Gruwez vient d’intenter une action en référé et l’avocat voudrait faire interdire un film qui, de façon surprenante, est un énorme succès public… et largement mérité.