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Télé Gaucho (2012) de Michel Leclerc
Au début des années 80, Victor vit chez ses parents à Bures-sur-Yvette, en pleine campagne (sic !). Il rêve de faire du cinéma.
Grâce à un concours, il gagne un voyage à Paris et une journée avec Patricia Gabriel, la star d’un talk-show que diffuse HT1, la grande chaîne nationale grand public qui produit surtout des émissions stupides et racoleuses. Et grâce au culot de sa mère, Victor obtient un stage dans l’émission de Patricia Gabriel.
Il s’installe donc à Paris et fait la connaissance de Jean-Lou et de Yasmina qui, grâce aux camescopes grand-public qu’on commence à trouver, ont fondé leur chaîne de télévision « libre », Télé Gaucho…
Il y a deux ans, on découvrait Michel Leclerc avec Le Nom des gens où il dressait un portrait assez décalé et très fantaisiste de la France du début du quinquennat (2007).
Ayant bénéficié de la participation de Lionel Jospin, le film, comme son réalisateur dans ses propos, se situait définitivement à gauche.
Ici, il affiche plus encore la couleur et c’est dans le titre : « Télé Gaucho » est « dirigée » par une gauchiste pure et dure, Yasmina (Maiwenn) et Jean-Lou (Eric Elmosmino), un anarchiste égocentrique, angoissé, en proie à des tas de phobies et un peu escroc.
Le film est joyeusement foutraque, mais nettement moins maîtrisé que ne l’était Le Nom des gens. Le scénario dans ses trous et dans ses invraisemblances (la « star » de la télé qui se fait piéger par une caméra cachée qui lui coûtera sa place, par exemple), a même un côté amateur un peu gênant.
De plus, sans doute très attaché au personnage de Bahia dans le film précédent, Michel Leclerc le décalque pour le personnage de Clara : mais sans l’effet de surprise qu’était le personnage dans Le Nom des gens, cette fille lunaire, sympathique et un peu gourde aurait plutôt tendance à lasser.
L’ensemble du casting est excellent et le film est très plaisant, même si on l’oublie très rapidement.
Petite erreur géographique tout de même : Bures-sur-Yvette n’est pas dans une lointaine province campagnarde dont les trains arriveraient Gare de Lyon, mais c’est une commune urbaine située à moins de 30 km de Paris jouxtant Orsay en Essonne et contenant la ville nouvelle des Ulis : Bures-sur-Yvette n’est plus rural depuis les années 50 !!!
Et Michel Leclerc doit le savoir, il y est né en 1965 !
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