lundi 9 janvier 2023

Steve Bannon, le grand manipulateur

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The Brink (Steve Bannon, le grand manipulateur) d’Alison Klayman (2019)  

Steve Bannon est la personnalité la plus connue de l’extrême-droite américaine (en dehors du bouffon de président).

Après avoir dirigé la campagne de Trump, Bannon est congédié par le détraqué qui a déjà limogé la moitié de son staff depuis le début de son exécrable mandat.

Bannon se veut idéologue et il joue les inflexibles patrons avec ses collaborateurs. Il rêve de fédérer l’extrême-droite.

Du coup, il va vendre sa camelote auprès du Rassemblement National français, de la Lega italienne et du Fidesz hongrois.

« L’“ Extrême droite ” est une tendance politique dure, mais un concept mou » écrit Michel Winock[1].

Il est toujours délicat quand on se situe à gauche (c’est mon cas !) de traiter de crétin quelqu’un qui est aux antipodes de vos convictions personnelles.

Au 19ème siècle et au début du 20ème, les hommes de droite (une droite franchement extrême pour nous !) étaient des intellectuels, relativement méprisants vis-à-vis du menu peuple, mais authentiquement intelligents et cultivés.

Puis, certains « histrions » d’extrême-droite ont pris le pouvoir : un matamore grotesque en 1922 en Italie, un crétin congénital et consanguin en 1933 en Allemagne et un petit militaro-bourgeois gras du bide qui dirigea l’Espagne de 1939 à 1975 avec l’aide des deux précédents mais qui, contrairement à eux, mourra avec les honneurs et dans son lit !

Du coup, l’extrême-droite, après un conflit mondial provoqué par le crétin allemand, n’aura plus la côte pendant près de 30 ans.

Et lorsqu’elle réémergea, l’extrême-droite aura perdu toute son « aura » intellectuelle. Et elle ne sera plus qu’un fond de commerce, défendue uniquement par des imbéciles qui joueront la carte de la bêtise beauf (cf. Le Pen père, fille et petite-fille) plus antimusulman qu’antisémite contrairement à leurs « ancêtres » en fascisme : certains de ces imbéciles sont juifs.

A la question « Existe-t-il de nos jours de vrais intellectuels de droite ? », on peut donc répondre définitivement « Non ! », à fortiori lorsqu’ils sont américains.

Et cet assez inintéressant documentaire sur la vie et l’œuvre de l’ex-conseiller en communication de l’actuel président des États-Unis en est la poussive illustration.

Bannon dit ce qu’on attend qu’il dise et fait ce qu’on attend qu’il fasse. Comme tous les « cons dirigeants », il joue les patrons despotiques qui détiennent LA vérité et LE savoir.

On s’ennuie beaucoup à écouter le discours nauséeux de ce déchet.

D’un point de vue uniquement cinématographique (et documentariste) on pense (très) vaguement à l’excellent Président d’Yves Jeuland, car celui-ci rate tout ce que Jeuland avait réussi.

Car il n’est pas possible, et on le comprend ici, de faire un documentaire « neutre » sur un crétin : Georges Frêche, lui, était retors, intelligent et truculent.

Le patron de Breitbart n’est que lourdingue, stupide et sinistre.



[1] Histoire de l’extrême-droite en France - Introduction

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